« Le propre de la souveraineté est de s'imposer à tous sans qu'on puisse réclamer d'elle aucune compensation ». Ces propos ont été tenus par Laferrière en 1887. Pendant longtemps cette affirmation était exacte puisque la responsabilité de l'administration ne pouvait être engagée.
Cependant, cela a été remis en cause par le célèbre arrêt Blanco du 8 février 1873 en affirmant que la responsabilité de l'administration pouvait être engagée en cas de dommages causés aux usagers du service public, avec l'apparition notamment de l'expression de « responsabilité de la puissance publique ». Cette expression signifie que la puissance publique est soumise à un régime de responsabilité différente de celui du droit privé.
Cependant, en raison des difficultés présentées par certaines activités de l'administration, le juge administratif avait établi un degré de gravité de la faute commise par l'administration afin qu'il y ait réparation du dommage. Une triple distinction a donc été établie : une faute simple, faute lourde et faute d'une exceptionnelle gravité, avant d'abandonner le troisième degré.
L'exigence d'une faute lourde, qui peut-être défini comme étant un comportement qui s'écarte largement du comportement qui s'imposait théoriquement à son auteur, était favorable aux administrés puisqu'elle permettait de supprimer le régime d'irresponsabilité de la part de l'administration. Toutefois, la référence à la notion de faute lourde indique aux administrés qu'une marge d'erreur plus importante est acceptée, ce qui protège davantage l'intervention de l'administration. De ce fait, conserver la notion de « faute lourde » permet de ne pas sanctionner les petites illégalités ou illégalités moins graves.
Dès lors, quelle est la place de la faute lourde dans le cadre de la responsabilité administrative ?
[...] Pendant longtemps cette affirmation était exacte puisque la responsabilité de l'administration ne pouvait être engagée. Cependant, cela a été remis en cause par le célèbre arrêt Blanco du 8 février 1873 en affirmant que la responsabilité de l'administration pouvait être engagée en cas de dommages causés aux usagers du service public, avec l'apparition notamment de l'expression de responsabilité de la puissance publique Cette expression signifie que la puissance publique est soumise à un régime de responsabilité différente de celui du droit privé. [...]
[...] L'État disposant de la puissance publique et étant amené à engager sa responsabilité pour faute, il lui fallait une protection contre les éventuels abus de la part des administrés contre des fautes sans grandes importances. En raison même de cette difficulté pour certaines activités administratives d'être assuré sans la moindre faute, la notion de faute lourde permet de rendre la faute simple excusable et de ne voir sa responsabilité remise en cause que pour faute lourde. Ainsi, sur le fondement de ces deux critères de caractères régalien de ses activités et que le service public peut particulièrement être difficile à assurer la notion de faute lourde était légitimée. [...]
[...] L'idée de faute lourde replace l'administration dans une position avantageuse qui lui permet d'avoir une marge de manœuvre sans que cela soit nécessairement néfaste pour les administrés. Toutefois, afin d'éviter des abus de la part de l'administration avec cette marge d'action, le juge peut exiger une faute simple. Il est donc établi que la faute lourde n'a pas été abandonnée bien que la faute simple soit désormais suffisante pour engager la responsabilité de l'administration dans un grand nombre de cas. [...]
[...] Dès lors, quelle est la place de la faute lourde dans le cadre de la responsabilité administrative ? La notion de faute lourde a été remise en cause par la jurisprudence dans les années 90, certains voyant l'abandon ou tout au moins le déclin de cette notion Toutefois, cette notion persiste dans le sens où il est clairement établi que la faute simple suffit pour engager la responsabilité de l'administration dans ses activités normales et qu'à contrario, une faute lourde est indispensable dans la mise en cause de l'activité de l'administration présentant des difficultés spéciales d'exercice. [...]
[...] Toute faute engage la responsabilité de l'hôpital. De plus, l'article L.1142-1 du Code de la santé publique, issue de la loi du 4 mars 2002 dispose que les établissements de santé ne sont responsables des conséquences dommageables d'actes de prévention, de diagnostic ou de soin, qu'en cas de faute Désormais, dans l'organisation où le fonctionnement du service pénitentiaire où la faute lourde était exigeait tant vis-à-vis des détenus eux-mêmes que des personnes extérieures, la faute simple suffit depuis l'arrêt Chabba de 2003. [...]
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