A l'heure où le débat sur les retraites bat son plein, on évoque beaucoup les différences public-privé, et l'on parle de ne pas renouveler certains effectifs de la fonction publique. Ceci s'inscrit de façon plus générale dans tout le débat sur la "réforme de l'Etat", terme bien vaste et vague, mais qui commence peut-être par la réforme de l'administration, moyen d'action de l'Etat d'une certaine façon. Au travers d'une réforme de l'Etat, il s'agit de rechercher des gains d'efficacité, des marges de manoeuvre que l'on peut utiliser ensuite selon des choix politiques : investir, accroître l'action publique, réduire les impôts...
Quels sont les problèmes posés actuellement par et à l'administration et que peut-on proposer pour renouveler le fonctionnement des appareils d'Etat ?
[...] Un tel contrat serait en fait un donnant-donnant qui porte l'obligation de rendre compte des résultats en échange d'une plus grande autonomie d'action. On voit ici que la décentralisation va dans ce sens. L'exemple de la poste montre qu'il est possible d'effectuer d'importantes réformes. Le problème, plus que technique, este essentiellement politique. Si le désaccord subsiste, si le conflit est inévitable, il doit être arbitré démocratiquement par les citoyens et non pas en fonction des seuls rapports de force politiques, syndicaux ou administratifs. Ainsi doivent progresser simultanément la réforme de l'Etat et l'approfondissement de notre culture démocratique. [...]
[...] - D'autre part, la volonté politique est entravée par des problèmes de délais et de division des missions entre politique et administratif La politisation des fonctionnaires va croissant et bloque toute tentative de réforme, d'autant qu'ils sont omniprésents (dans l'administration bien sûr, mais aussi à l'Assemblée nationale, au Sénat, dans la grande entreprise) et sont souvent tentés de préserver l'avenir (Christine Chauvet). Comment sortir de cette situation ? Tout d'abord en répartissant bien les responsabilités et les rôles entre le politique et l'administratif. C'est désormais une responsabilité politique majeure des ministres que de réformer leurs administrations ainsi que l'Etat. [...]
[...] En premier lieu, l'écart qui sépare les façons de vivre et de travailler du secteur public et du secteur privé est devenu explosif et, comme Dominique Strauss-Kahn l'avait indiqué, menace à terme l'Etat lui-même. - Tenir une promesse démocratique en faisant plus participer les citoyens, plus de transparence La réforme de l'Etat n'a pas seulement pour but d'assurer la pérennité du service public, c'est aujourd'hui la condition de survie de la promesse démocratique. C'est ainsi qu'elle doit être plaidée et qu'elle devrait unir l'ensemble de la classe politique. La réforme de l'Etat ne peut néanmoins être réduite à une réforme administrative. Elle ne pourra être réalisée sans réforme des institutions politiques. [...]
[...] Mais il ne faut pas demander aux ministres de tout porter. Il faut beaucoup de temps et de conviction pour réformer et moderniser l'administration, et c'est bien là qu'est le problème : le politique inscrit son action dans le temps court, alors que la réforme s'inscrit dans le temps long. Pour mieux concilier les deux temps, il faudrait mettre fin à la confusion des rôles entre le politique et l'administratif. En effet, une réforme, pour être conduite, a besoin d'un pilote politique mais aussi d'un manager administratif, or trop de ministres sont les chefs de leur administration avant d'être des membres du gouvernement. [...]
[...] Ce n'est pas que l'administration soit inerte. Elle bouge dans de nombreux domaines (informatique) et secteurs (défense, poste, etc.). Elle est donc capable de changer. Mais elle change trop lentement et à la marge. Du coup, elle est en danger. Si l'Etat ne se réforme pas, il ne pourra plus jouer son rôle, plus que jamais nécessaire mais qui doit se renouveler Des obstacles la bloquent donc elle ne change pas assez rapidement - La contradiction entre dépenser moins et améliorer la qualité des services rendus se pose Le premier constat est que tout le monde est d'accord pour une baisse des impôts, mais pas pour une baisse de la dépense publique. [...]
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