« Les mots ne sont jamais innocents, et celui-là moins que tout autre : la citoyenneté est un concept essentiel et fondateur, autour duquel a été construit le lien politique et au-delà le lien social, en Occident et cela dès la Cité grecque ». Par cette citation, Jacques Chevallier entend révéler qu'en assimilant les statuts de citoyen et d'administré, on aborde une nouvelle vision de la politique. Cette corrélation, où citoyenneté et administration s'absorbent l'une l'autre, semble au premier abord unir deux notions antinomiques. Le caractère substantiel de la citoyenneté repose dans son adhésion entière à la nation, permettant ainsi à son détenteur de jouir de nombreux droits. Quant à l'administration, on peut la définir comme un échange entre un individu et une autorité administrative. La loi du 12 avril 2000 consacre les « droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations ». Ainsi, on qualifie désormais de citoyens les individus qui s'adressent à l'administration.
[...] Le fonctionnement de cette dernière s'en voit bouleverser : à présent, les administrés possèdent un droit de regard dessus. L'administration doit être préparée à leur rendre des comptes à tout moment. Par ce droit à la transparence, il est démontré qu'un lien unit le droit de l'administré à participer au bon déroulement de l'administration et aux droits qui lui sont fournis comme obligations de rendre des comptes. Cela peut se caractériser notamment par un accès aux documents administratifs. B. Vers un statut de citoyen administré ? [...]
[...] Dès lors, on peut considérer qu'un contrôle des administrés s'exerce sur les agents du monde politique. Ainsi, les citoyens participent à l'action administrative, par des délibérations, et ont la possibilité d'user d'un véritable pouvoir administratif. Par ailleurs, étant assimilée à un complément de la relation de citoyenneté, la relation administrative permet à ses administrés le droit à un statut protecteur. En effet, une des conditions de la citoyenneté se révèle être l'accès au droit ainsi qu'aux services publics. En étant détenteurs de ce droit d'accès à la citoyenneté, les administrés pratiquent l'exercice de celle-ci. [...]
[...] On peut caractériser la citoyenneté par son attachement à la nation française. Cette constatation s'aperçoit par l'acquisition d'un statut juridique réservé uniquement aux citoyens Paradoxalement, bien que cette définition semble stricte, une autre caractéristique nécessaire repose dans sa souplesse Certains auteurs affirment que l'on peut être citoyen partiellement ou encore que ce statut ne concerne pas seulement des individus qui bénéficient de droits politiques. Par ces considérations, la citoyenneté évolue pour devenir une notion plus différenciée au vu de la société contemporaine. [...]
[...] En effet, la citoyenneté des administrés s'apparente à leur usage des services publics, tels des consommateurs. Certains auteurs la qualifient ainsi de citoyenneté consumériste ce qui reviendrait à dire que la citoyenneté administrative, avec ses droits personnels sur l'administration, s'accolerait à la citoyenneté politique sans la contredire. Cependant, cet avis reste beaucoup critiqué et d'autres explorent une dimension plus standardisée où administration et services publics représenteraient l'accès à la citoyenneté. Suite à de nombreuses adoptions de textes qui consacrent les droits des citoyens dans leurs relations avec l'administration, la notion de citoyenneté administrative n'est plus seulement une idée, mais une réalité et ne peut être, de ce fait, contestée. [...]
[...] En effet, ce dernier se trouve au centre de la notion de citoyenneté puisque le fondement de celle-ci se révèle être la communauté de droits. L'usage de ces droits par les citoyens étant essentiel, ce paradoxe n'a plus lieu d'être et procède ainsi à un renvoi d'une citoyenneté qui se contenterait de son caractère formel. Reprise par les juristes aux idées des révolutionnaires, la notion de citoyenneté s'apparente à ce par quoi les individus deviennent membres de la nation. Leurs fonctions sociales se contentent à la participation au pouvoir. [...]
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