S'il paraît excessif de considérer comme le dit Sartre que "l'enfer c'est les autres", l'individu doit néanmoins pouvoir s'affranchir des indiscrétions de ses concitoyens ou de l'Etat. Rivero, lui, considère la vie privée comme "l'intimité soustraite à la curiosité des tiers" mais cela ne reflète pas tous les aspects de la notion. La question du droit au respect de la vie privée est récurrente dans les débats juridiques. La loi du 4 mars 2002 consacre expressément ce droit dans le cadre du secret médical et de la transmission des données relatives au dossier médical. De même, la loi de lutte contre le terrorisme prévoit une obligation de conservation des emails dans les cybercafés pendant un an et un dispositif renforcé de vidéo-surveillance.
La nécessité d'une intimité de l'individu remonte au XVIII siècle caractérisé par l'individualisme des révolutionnaires. Le développement des médias, l'atténuation de la frontière entre la vie publique et la vie privée ainsi que la nécessité de recourir à tous les moyens de communication pour lutter contre la criminalité, suscitent aujourd'hui de nombreuses controverses sur la protection de la vie privée. Cette nécessaire protection suppose un dispositif juridique approprié permettant de satisfaire des intérêts a priori contradictoires. Comme en témoignent les nombreuses sources juridiques de protection de la vie privée, le problème n'est pas anodin. L'article 9 du Code civil dispose que "chacun a droit au respect de sa vie privée". Le respect de la vie privée est également protégé par le Code pénal ou l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Comme la notion est vaste, le secret des correspondances, du domicile et des choix de la vie privée ont pu être consacrés sur la base du droit à la protection de la vie privée.
[...] Cependant, les données conservées et traitées portent exclusivement sur l'identification des personnes et sur les caractéristiques techniques des communications assurées par les opérateurs. Elles ne peuvent en aucun cas concerner le contenu des correspondances échangées ou des informations consultées, ce qui est tout de même assez protecteur des libertés individuelles et préserve dans une certaine mesure la vie privée des personnes. Il existe un consensus général selon lequel les activités sur Internet ne peuvent être exemptées des principes juridiques de base appliqués dans d'autres domaines. [...]
[...] Ils ne garantissent pas l'anonymat de la même façon que la seconde série de dispositions alternatives et il est nécessaire de réglementer l'usage que les services de réexpédition font des données identifiables qu'ils conservent. Deuxièmement, l'accès anonyme au réseau correspond au fait pour un particulier de pouvoir accéder à Internet anonymement, par exemple en payant à l'avance une certaine somme pour disposer de temps en ligne avec une adresse électronique anonyme ou en accédant au réseau via un kiosque Internet public. L'existence d'une option d'anonymat dans le domaine du courrier électronique est capitale si ce service est comparé à d'autres techniques traditionnelles de communication. [...]
[...] S'il est vrai que l'anonymat des paiements doit pouvoir être restreint, ces restrictions doivent concerner exclusivement les cas où l'anonymat d'une transaction porte à l'évidence préjudice à la détection du blanchiment de capitaux. [...]
[...] Le même système est envisageable pour les discussions. Les discussions La communication via Internet ne se fait pas toujours selon le schéma de la correspondance un à un. Des "groupes de discussion" et des "causeries en temps réel" consacrés à des sujets particuliers ou au partage d'intérêts communs sont nombreux et populaires. Dans ce contexte, les personnes qui fournissent du contenu savent pertinemment que leur contribution sera accessible à un public plus large pouvant comprendre des enfants ou d'autres personnes vulnérables. [...]
[...] La liberté d'expression L'anonymat facilite la mise en œuvre de la liberté d'expression car la personne qui peut s'exprimer sans risque d'être identifiée exercera son droit de parole pleinement. L'anonymat est particulièrement nécessaire dans le cadre des régimes totalitaires ou des dictatures dans lesquels les droits et libertés fondamentales sont malmenés. La liberté d'expression est souvent la première à être limitée voire supprimée. L'anonymat permet alors aux individus oppressés de s'exprimer librement sans craindre pour leur vie, et en ce sens les nouvelles technologies leur ouvrent de nouvelles voies. [...]
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