Définie par le Doyen Georges Vedel comme un ensemble d'activités et d'autorités qui tendent au maintien de l'ordre public et à la satisfaction des besoins d'intérêt général, l'administration s'est profondément transformée depuis la Révolution.
En effet le poids de l'administration sur la vie collective n'a cessé de se développer à la demande des citoyens qui parallèlement la veulent plus responsable, plus active, plus efficace et mieux contrôlée.
Si le contrôle de l'administration (administration centrale- déconcentrée- territoriale) apparaît actuellement comme une évidence, il n'en a pas toujours été ainsi. En effet la loi du 16 et 24 août 1790 interdisait l'immixtion du juge en matière administrative : « les juges ne pourront [ …] troubler de quelques manières que ce soit les opérations des corps administratifs ».La loi laisse donc l'administration libre de son action sans avoir à craindre les contrôles du juge et laisse face à face l'individu et l'administration, juge des litiges. Cette pratique du Ministre-juge se traduit donc par une justice retenue, qui ne deviendra déléguée qu'avec la loi du 24 mai 1872. Dès lors les fonctions administratives et celles de juger sont séparées, le juge administratif garantissant les administrés contre l'arbitraire de l'administration.
[...] Un contrôle politique plus strict n'existe que dans les systèmes de parti unique où le parti constitue une sorte de machine de contrôle parallèle à l'administration. Le contrôle politique s'il peut aboutir à une mise en cause de la responsabilité politique du gouvernement, ne peut avoir d'influence directe sur les fonctionnaires ou sur leurs actes juridiques ; sauf dans l'hypothèse où le Parlement valide un acte administratif annulé par le juge. Mais dans ce cas le Parlement se porte davantage au secours de l'administration qu'il ne la contrôle. [...]
[...] En effet certains actes de l'administration échappent à tout contrôle et les contrôles exercés ne produisent pas nécessairement les effets escomptés A. L'exclusion de contrôle de l'administration tenant à la nature des actes et aux circonstances dans lesquelles l'administration agit Il existe en droit administratif des hypothèses où les actes pris par l'administration n'échappent au contrôle et plus précisément au contrôle juridictionnel. Ainsi en est-il des actes de gouvernement, actes intéressant le pouvoir exécutif dans ses rapports avec le Parlement et ses relations avec l'international. [...]
[...] Les actes qualifiés de gouvernement bénéficient d'une immunité juridictionnelle absolue, excluant dès lors le contrôle du juge. Pour circonscrire la sphère des actes de gouvernement, le Conseil d'Etat a recours à la notion d'acte détachable, acte qui bien que relatif aux rapports avec les organes législatifs ou aux relations internationales en est détachable. D'origine jurisprudentielle (CE 1924 Goldsmith et Strauss) cette notion permet au juge administratif de réintégrer dan son contrôle des actes de l'administration qui jusque là y échappaient. [...]
[...] Des améliorations apportées au contrôle de l'administration Sous l'impulsion du législateur et du juge administratif le contrôle de l'administration s'est perfectionné dans certains domaines. D'une part la loi du 2 mars 1982 relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions met fin à la tutelle administrative et financière exercée par le Préfet. Si cette évolution se traduit par une réduction des pouvoirs du représentant de l'Etat, il n'en demeure pas moins qu'elle s'apprécie comme un gage d'efficacité. [...]
[...] Poser le problème du contrôle de l'administration, sa portée, son efficacité, c'est prendre conscience de la difficulté de concilier ce contrôle avec les exigences de la puissance publique, qui revendiquent une liberté d'action. Le législateur et le juge tentent autant que possible d'arriver à ce compromis, qui présente pour les administrés de nombreux avantages mais aussi certaines insuffisances. La rigidité du contrôle empêche sa généralisation à tous les secteurs dans lesquels l'administration intervient. Cependant à travers le contrôle juridictionnel de l'administration, le juge a su garantir le respect des droits des administrés, exigence principale d'un Etat de Droit. [...]
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