Dans le but de freiner la montée du coût de la vie, le Conseil municipal de Nevers avait pris dans le milieu des années 20, plusieurs délibérations permettant au maire de cette ville de créer un service municipal de ravitaillement en denrées diverses.
Cependant la mise en place de ce nouveau service, perturba l'exercice de l'activité des commerçants de cette ville, qui se voyaient concurrencés par une personne publique dont l'objectif est de vendre le moins cher possible. C'est pour cela que le sieur Guin, ainsi que d'autres commerçants demandèrent au préfet d'annuler ces déclarations.
Le préfet refusa de faire droit à la requête des commerçants. Le contentieux étant lié, l'affaire pouvait être débattue devant le Conseil d'Etat. La question se posait alors de savoir si le Conseil municipal de Nevers pouvait légitimement créer un service municipal de ravitaillement en denrée alimentaire, alors que des personnes privées exerçaient déjà cette activité.
[...] La jurisprudence Commerce en détail de la ville de Nevers mai 1930 L'État n'est pas une association pour travailler ensemble à la production des richesses, il est seulement pour les hommes une certaine manière d'être ensemble, de vivre ensemble, ce qui est essentiellement le fait politique. Si l'État entreprend de satisfaire des intérêts d'ordre économique, si des entreprises agricoles et industrielles deviennent des membres de l'État, nous disons que c'est grave, parce qu'on nous change notre État ; par cette phrase du doyen Maurice Hauriou protestait contre la prolifération des services publics à caractère industriel et commercial. [...]
[...] C'est pour toutes ces raisons que le Conseil d'Etat n'acceptait l'intervention de la personne publique que dans de rares occasions. De prime abord il semblerait que cette décision Chambre Syndicale du commerce en détail de Nevers du 30 mai 1930 se trouve sur cette même ligne jurisprudentielle, en effet le Conseil d'Etat aboutit à l'annulation des services municipaux de ravitaillement en denrées diverses. Mais une lecture plus approfondie de la solution laisse transparaître une évolution profonde de la jurisprudence des juges du Palais Royal. [...]
[...] - Conclusions de Cassa sous Ordre des avocats au barreau de Paris 31 mai 2006, RFDA 2006 page 1048. - Note sous Ordre des avocats au barreau de Paris 31 mai 2006, AJDA 2006 page 1584. - Note sous Corbeau 19 mai 1993, AJDA 1993 page 865. [...]
[...] Le Conseil d'Etat quant à lui reste plus vague, comme en témoigne l'avis du 8 novembre 2000 Société Jean-Louis Bernard Consultants, par lequel il se borne seulement à exiger que personne publique et personne privée soient soumises aux mêmes obligations comptables et fiscales. Le juge est alors mû par la volonté de rabaisser la personne publique pour la mettre au même niveau que les personnes privées, mais la situation inverse est aussi nécessaire, si l'on veut que l'intervention de la personne publique ne fausse pas la concurrence. [...]
[...] Ces avantages procurés à la personne publique peuvent se matérialiser par le truchement de plusieurs moyens. Dans un premier temps l'avis du 8 novembre 2000 Société Jean-Louis Bernard Consultants le Conseil d'Etat énonce qu'une personne publique peut se porter candidate à l'attribution d'un marché public tout comme une personne privée. Ensuite dans un second temps les personnes publiques peuvent bénéficier d'aide financière lorsqu'elles sont soumises à des obligations qui découlent de leur mission de service public. Ainsi La Poste bénéficie d'un abattement de de ses bases d'imposition en raison des contraintes de desserte de l'ensemble du territoire national et de participation à l'aménagement du territoire qui s'impose à l'exploitant La Cour de Justice des Communautés européennes est d'accord avec ces aides publiques, mais elle est extrêmement regardante sur celle-ci, pour éviter que le système fasse l'objet d'abus. [...]
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