Conseil d'État, responsabilité sans faute, responsabilité sans faute de l'État, service public, arrêt Blanco, administration française, arrêt Thouzellier, arrêt Axa Courtage, FGTI Fonds de garantie des victimes d'actes de terrorisme et d'autres infractions, tribunal administratif, gardien des mineurs
En l'espèce, un mineur confié à un établissement privé conformément à l'ordonnance du 2 février 1945 relative à l'enfance délinquante fut mortellement blessé par un autre mineur placé dans le même centre privé. L'auteur des faits fut condamné, par un arrêt de la Cour d'assise du 15 juin 2007, à indemniser les ayants droit de la victime. Le Fonds de garantie des victimes d'actes de terrorisme et d'autres infractions (FGVTI), débiteur du fait de la décision de la commission d'indemnisation des victimes d'infractions, a versé aux ayants droit les indemnités le 23 juillet 2008, en ayant préalablement demandé à l'État de lui rembourser le montant. Mais l'État a refusé.
[...] En effet pour le Conseil d'État, la responsabilité Sans-Faute de l'État ne pouvait être engagée sur ce fondement, dès lors que le lieu de vie Le Bourdieu, institution autonome ne relevant pas d'un service de l'État, exerçait la garde des deux mineurs . En effet, pour que la jurisprudence GIE Axa courtage s'applique, il faut que l'État soit le gardien des mineurs en question, or ce n'était pas le cas, du fait que Le Bourdieu était une une structure privée habilitée qui n'était pas placée sous l'autorité des services de l'État . [...]
[...] S'agissant du fondement du risque, celui-ci n'était valable au départ que s'ils étaient subis par les collaborateurs (permanents, puis occasionnels) du service public. Puis les tiers sujets à de potentiels risques ont été pris en compte avec l'arrêt Thouzellier. Ce fondement du risque va être écarté en 2005, remplacé par le fondement de la garde par l'État de personnes qui ont provoqué des dommages à des tiers. Le présent arrêt va s'inscrire en continuité des jurisprudences Thouzellier et Axa Courtage. [...]
[...] Le Conseil d'État va en effet indiquer à l'instar de sa décision GIE Axa Courtage que la qualité de gardien transfère la responsabilité d'organiser, de diriger et de contrôler la vie des mineurs. L'État pouvait donc être responsable sans faute à travers des services ou établissements qui relevaient de son autorité . Ainsi, il pouvait se voir gardien des mineurs, et donc responsable des dommages qu'ils pouvaient causer à des tiers. Mais, du fait que le lieu de vie, en l'espèce Le Bourdieu , ne relève pas d'un service d'État , l'administration se verra irresponsable des actes de l'agresseur à l'encontre de la victime. [...]
[...] L'absence de qualité de tiers de la victime rendant l'État irresponsable Bien que la responsabilité de l'État puisse être engagée du fait des risques pour les tiers le fait que la victime soit un usager du SP rend l'État irresponsable La responsabilité de l'État recevable pour risque spécial envers les tiers Par cette phrase, peut être recherchée, devant la juridiction administrative, la responsabilité de l'État en raison du risque spécial créé pour les tiers , cet arrêt confirme la jurisprudence Thouzellier Sect., 3 février 1956, ministre de la Justice c/Thouzellier, Lebon où le Conseil d'État avait décidé que la responsabilité sans faute de l'administration pouvait être engagée du fait des risques pour les tiers. Le fondement du risque spécial ne pouvait donc être engagé pour des usagers du service public. D'un autre côté, cette phrase du Conseil d'État va aller à l'encontre de la jurisprudence Garde des Sceaux, ministre de la Justice c. Association tutélaire des inadaptés 306517), où l'État pouvait être aussi responsable sans faute des dommages causés par les mineurs dont il a la garde aux autres usagers du service public. [...]
[...] Conseil d'État, 17 décembre 2010, 334797 - L'État est-il responsable sans faute des actes d'une personne, usager d'un service public, gardée par une structure privée ? La responsabilité de l'État, autrefois impensable, est apparue envisageable dès l'arrêt Blanco. Cette responsabilité pour faute n'était valable, au début, qu'en cas de faute lourde de l'administration ou de ses agents ; puis dès 1942, la faute simple pouvait suffire à engager la responsabilité de l'administration. S'en est alors suivi l'essor de la faute simple dans de nombreux domaines. [...]
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