Code de Procédure Civile, recours pour excès de pouvoir, excès de pouvoir, DDHC Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, Conseil d'État, 22 septembre 2022, Conseil national des barreaux, arrêt Syndicat des avocats de France, 11 décembre 2019, règlement amiable, résolution d'un litige, droit d'accès à la justice, annulation contentieuse, annulation rétroactive, acte administratif
En l'espèce, deux requêtes ont été enregistrées au secrétariat du contentieux de Conseil d'État.
La première, accompagnée de deux mémoires complémentaires en date du 20 décembre 2019, par laquelle le Conseil national des barreaux, la Conférence des bâtonniers, l'ordre des avocats au barreau de Paris, l'Association des avocats conseils d'entreprises, la Confédération nationale des avocats et la Fédération nationale des unions de jeunes avocats demandent au Conseil d'État d'annuler pour excès de pouvoir le décret n° 2019-1333 du 11 décembre 2019 réformant la procédure civile ; et de mettre à la charge de l'État la somme de 5 000 euros au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
La seconde, en date du 23 décembre 2019, par laquelle le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature demandent également au Conseil d'État d'annuler pour excès de pouvoir le décret n° 2019-1333 du 11 décembre 2019 réformant la procédure civile.
Les parties demandent l'annulation de l'ensemble du décret du 11 décembre 2019 pour excès de pouvoir, mais ici il sera simplement fait étude de la demande concernant l'article 750-1 du Code de procédure civile.
[...] Conseil d'État, 6e et 5e chambres réunies septembre 2022, Conseil national des barreaux et autres et Syndicat des avocats de France et autre - L'imprécision d'une disposition peut-elle conduire à son annulation ? En date du 22 septembre 2022, le Conseil d'État (composé de ses 6e et 5e chambres réunies) a rendu une décision (n°436939) par laquelle il se prononce sur la légalité du décret du 11 décembre 2019, et vient ainsi, entre autres, annuler l'article 750-1 du Code de procédure civile qui imposait aux parties de recourir à une tentative préalable de résolution amiable du litige. [...]
[...] Il revient donc au juge d'apprécier si l'on peut faire une dérogation au principe de l'effet rétroactif de l'annulation, et déterminer le cas échéant une date ultérieure à laquelle celle-ci prendra effet. En l'espèce, il a été décidé que « eu égard aux conséquences manifestement excessives sur le fonctionnement du service public de la justice qui résulteraient de l'annulation rétroactive de l'article 750-1 du code de procédure civile [ . ] il y a lieu, sous réserve des actions contentieuses engagées à la date de la présente décision, de déroger au principe de l'effet rétroactif des annulations contentieuses ». [...]
[...] Par la présente décision, le Conseil d'État est venu annuler plusieurs dispositions du décret du 11 décembre 2019, et notamment l'article litigieux (« D E C I D E : [ . ] Article 2 : Les dispositions suivantes du décret attaqué sont annulées : l'article 750-1 du code de procédure civile, dans sa rédaction issue de l'article 4 du décret attaqué »). Ainsi, les demandes de condamnation au paiement d'une somme inférieure ou égale à 5.000Euro introduite après le 22 septembre 2022 ne sont plus tenues de prouver une tentative de conciliation ou médiation préalable. [...]
[...] Certains exposent même que les petits litiges ne sont pas toujours les plus destinés à une résolution amiable. C'est en cela que la prise de position du Conseil d'État sur ce point peut sembler, à mon sens, regrettable. Une atteinte supposée à certains principes Cette disposition est également critiquée et critiquable puisqu'elle semble porter atteinte à certains principes, si l'on s'en tient aux moyens avancés par les requérants. Ces derniers soulèvent tout d'abord une atteinte au principe d'égalité devant la justice. [...]
[...] Par conséquent, le décret est maintenu ainsi que la plupart des dispositions en question confirmées, les dispositions annulées sont relativement peu nombreuses. Parmi les dispositions annulées, l'on retrouve l'article 750-1 du Code de procédure civile au cœur du présent commentaire. Le Conseil d'État fait droit à la demande d'annulation de la disposition litigieuse, aux motifs que « s'agissant d'une condition de recevabilité d'un recours juridictionnel, l'indétermination de certains des critères permettant de regarder cette condition comme remplie est de nature à porter atteinte au droit d'exercer un recours effectif devant une juridiction, garanti par l'article 16 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen ». [...]
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