Police administrative, moralité publique, proportionnalité, recours pour excès de pouvoir, ordre public, dignité humaine, visa d'exploitation, lancer de nain, arrêt du 26 juillet 1985
Monsieur Gérard MANFROI, maire de la commune, vous demande conseil. (...) Il souhaiterait ainsi savoir si un cas semblable à son histoire de diffusion au cinéma d'un lancer de nain s'était déjà produit, si la mesure du Premier ministre est susceptible d'un recours pour excès de pouvoir et si la requête formulée par le Professeur a des chances d'être acceptée. Par ailleurs, il s'agit ici d'étudier la légalité des différents actes envisagés par M. Gérard.
[...] Légalité d'une interdiction de projection au cinéma, possibilité d'un recours pour excès de pouvoir et légalité de l'inaction d'un maire Les déboires de Monsieur Gérard MANFROI, maire de la commune nommée Vertilpum, n'en finissent pas. Alors que l'annonce de la diffusion au cinéma du dernier épisode de la série Game of Thrones, qu'il décide d'interdire, se répand, le Premier ministre, M. SALSA, impose par une circulaire à notre cher maire d'interdire le spectacle d'un humoriste controversé sur le point de se produire dans sa commune. [...]
[...] Cependant, le caractère adapté et proportionnel d'une telle mesure pourrait être remis en doute par le juge de la légalité, car le préfet, dans le cadre du maintien de l'ordre public, aurait pu seulement avoir recours aux forces de l'ordre comme dans l'arrêt Benjamin rendu par le Conseil d'État en 1933. La légalité de l'interdiction de l'installation d'antennes réseau sur le fondement du principe de précaution En l'espèce le maire décide d'interdire l'implantation de ces antennes sur le territoire de la commune en invoquant le principe de précaution. [...]
[...] Cependant, il ne s'agit pas là d'une situation particulièrement dangereuse pour l'ordre public mais potentiellement dangereuse, l'inaction du maire peut donc être considérée comme légale, puisque l'action ne semble pas particulièrement nécessaire. Cependant, en tant qu'autorité inférieure au Premier ministre, son inaction pourrait lui être reprochée car il n'a alors pas édicté les actes nécessaires à la mise en œuvre des réglementations existantes alors qu'en tant que maire il est une autorité compétente. La légalité de l'arrêté pris par le préfet En l'espèce, le préfet prend une mesure de police sur la circonscription communale, constitutive de la circonscription départementale du préfet. [...]
[...] Cette implantation fait suite à une autorisation de l'ARCEP qui est détentrice d'un pouvoir de police spéciale en la matière. Il s'agit ici de savoir de quelle manière se combinent les compétences de police générale et de police spéciale. Il existe un contentieux en matière de communication électronique telle que l'implantation d'antennes-relais de téléphonie mobile. Jusqu'à récemment il était considéré que le maire conservait son pouvoir de police générale malgré l'existence d'une police spéciale soit en raison de circonstances locales particulières telles que dans la décision de section rendue par le Conseil d'État le 18 décembre 1959, Société des Films Lutétia, ou en cas de péril grave et imminent comme dans sa décision du 2 décembre 2009 Commune de Rachecourt-sur-Marne. [...]
[...] Une projection peut être interdite dans une commune lorsqu'il s'agit de protéger la moralité publique, composante de l'ordre public immatériel. En effet, il est jugé légal d'interdire une projection de film à l'échelle locale, et ce même si un visa d'exploitation a été délivré par l'autorité compétente, pour protéger la moralité publique et ce à la condition qu'il y ait des circonstances spéciales et locales justifiant cette interdiction. Le Conseil d'État a en effet énoncé cela dans l'arrêt de principe Société Les films Lutétia rendu le 18 décembre 1959. [...]
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