Comme créateurs, on entend essentiellement les scénaristes et les réalisateurs. Il faut savoir que ce sont des groupes relativement peu étudiés par la sociologie de la communication. En effet, on trouve beaucoup plus d'ouvrages concernant les journalistes par exemple. Toutefois, ils jouent un rôle important dans la télévision française comme américaine puisque la fiction est un des programmes préférés du public (35% de la consommation, meilleures audiences) et plus encore avec la multiplication des chaînes.
Dans un premier temps, je verrais de quelle manière les systèmes américains et français semblent s'opposer puis dans un second temps comment finalement certaines permanences traversent ce milieu professionnel, qu'on se situe en France ou aux Etats-Unis.
[...] La documentation française P. CORSET. Les réalisateurs de télévision : sociologie d'un corps professionnel Réseaux. HS 1991. J. BOURDON. Les réalisateurs de la télévision : le déclin d'un groupe professionnel Sociologie du travail, T. GITLIN. Inside prime time Réseaux, n°39. D. WOLTON. [...]
[...] Ainsi, les scénaristes exercent souvent une autre profession (romancier particulièrement polar, journaliste). Dominique Pasquier : la compétence et l'exercice du métier ne sont pas réglementés, les pratiques professionnelles sont très diversifiées, le cumul avec d'autres activités est fréquent Si les réalisateurs sont plus souvent issus des formations audiovisuelles particulières avec le développement des écoles publique ou privées (FEMIS, Institut Louis Lumière, écoles privées de réalisation). Par ailleurs, il faut noter que le recrutement interne, par réseaux de connaissances, demeure la norme. [...]
[...] Dans ce cadre, en France, la pression vient surtout des producteurs ou des directeurs de chaînes. Les réalisateurs doivent plutôt faire face à des contraintes matérielles. Ils se plaignent de ne pas être considérés comme des créatifs sauf s'ils sont à l'origine d'un projet. Ils n'ont pas d'indépendance. Mais ce sont surtout les scénaristes qui en souffrent le plus des contraintes de création, comme la Bible ce document de plusieurs centaines de pages qui définit chaque personnage avant même qu'un épisode soit écrit. [...]
[...] Le public interrogé énonce ses choix, ses goûts vis-à-vis de certains personnages, de certaines intrigues. En France, seul AB productions l'a systématisé. Ex : Premiers Baisers / Hélène et les garçons (Le personnage d'Hélène ayant reçu beaucoup de courrier, une série indépendante lui a été consacrée). Identité et reconnaissance Pour terminer, on peut constater donc que les créateurs de l'audiovisuel, en France comme aux Etats-Unis et quelles que soient leurs différences rencontrent des problèmes semblables d'identité et de reconnaissance. Ils demeurent partagés entre logique artistique et logique professionnelle, leur identité restant ainsi plutôt floue. [...]
[...] Aux Etats-Unis, la formation aux métiers de l'audiovisuel est nettement plus développée. On en trouve des départements dans de nombreuses universités. Ce n'est pas une filière dévalorisée mais rendue en quelque sorte plus technique (pour le scénario : recettes d'écriture, ateliers, manuels Toutes choses qui créent une unité dans la formation et le style des scénaristes. Par ailleurs, les scénaristes comme les réalisateurs puisqu'ils se situent dans une logique industrielle de professionnalisation plus que d'artistes sont organisés en syndicats très puissants (les guildes), comme le montrent les différentes grèves à Hollywood (grève de 22 semaines en 1988, 2001). [...]
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