Le procès pénal met face à face l'Etat et un suspect présumé innocent de telle sorte qu'il doit faire l'équilibre entre le droit à la sûreté et le droit à la sécurité. Et puis, au début du XXe s, la victime fait irruption sur la scène pénale, ce qui a conduit à l'indispensable équilibre entre le respect du à la victime et le respect de la présomption d'innocence.
Après la division du Droit entre ses deux branches, droit civil et droit pénal, le sort de la victime va s'apprécier différemment, selon qu'elle se plaint d'un dommage résultant d'une faute civile ou d'un dommage résultant d'une faute pénale.
Dans le premier cas, la victime reste seule titulaire du droit d'ester en justice, et dans le second cas, elle voit sa place réduite à celle de simple participant au procès, l'Etat se substituant à elle pour agir par l'intermédiaire de ses officiers du Ministère Public.
Le législateur ne donne aucune définition de la victime et sa position n'a quasiment pas évolué du Code d'instruction criminelle au Code de procédure pénale. Le terme a pourtant évolué, la victime est synonyme de partie lésée, de plaignant, de partie civile, de personne ayant subi un préjudice ou ayant personnellement souffert du dommage cause par l'infraction. Le statut de la victime a subi une évolution : Jadis indigne de montrer sa douleur, la victime est maintenant prise en considération et elle fait irruption dans le processus judiciaire (I). Le procès deviendrait une dernière étape d'une réparation permettant à la victime de dépasser son statut. Cependant, on peut se demander si l'on n'assiste pas à une dénaturation de la fonction du procès pénal due à l'accroissement des prérogatives de la victime (II).
[...] Doit-on pour autant penser que la victime est devenue maîtresse des poursuites ? On pourrait le croire dans la mesure où le Code de procédure pénale prévoit que la victime peut elle-même engager l'action publique devant les juridictions d'instruction et de jugement, si le Parquet y a renoncé ; l'action civile n'est plus seulement accessoire. On imagine alors que la victime a vaincu l'inaction du ministère public Ce faisant, elle déclenchera l'action publique certes, mais le ministère public sera obligé de conduire avec le rôle de partie principale qui est nécessairement le sien au procès pénal. [...]
[...] C'est ce que souligne Mme Rassat parfois suivie par Mr Pradel. Par rapport aux arguments favorables à l'intérêt de la victime, elle réfute tout d'abord l'argument d'ordre moral en estimant qu'il est parfaitement immoral car traduit notre impossibilité sociale à choisir Pour elle, Ou l'on punit ou l'on se venge, mais on ne peut faire fonctionner correctement les deux systèmes à la fois. Du coté des arguments en faveur de la société, l'auteur fait tout d'abord remarquer que la présence de la victime au procès pénal ne permettra pas nécessairement à la juridiction d'être mieux éclairée sur les faits car la victime, un être humain par nature, n'est pas un témoin objectif et peut mentir dans son propre intérêt pour assurer son indemnisation. [...]
[...] Avec ces arguments, on oublie totalement la fonction première du procès pénal : la répression. Le procès pénal reste avant tout le procès d'un délinquant. Et l'évolution actuelle du procès pénal et la place grandissante de la victime plonge la matière pénale dans le floue : qui est au centre du procès ? Le délinquant ou la victime ? Le délinquant, qui auparavant n'avait que le Ministère Public contre lui, se retrouve face à deux adversaires : le procureur de la République et la partie civile. [...]
[...] Comment doit-on interpréter cette évolution de la place de la victime dans le procès pénal. Les constats sont divers. On est face à l'émergence d'une concurrence victimaire, la situation parait parfois inversée entre victimes et délinquants. Qui est la vraie victime ? Doit-on voir une réelle politique en faveur des victimes, pour leur offrir une véritable réparation ? Ou voir au contraire, des victimes mal et indignement traitées par l'institution judiciaire comme en témoigne certaines affaires, comme celle du sang contaminé où des victimes continuent, au-delà des discours de rentrée solennels, de déranger ? [...]
[...] La parole des enfants t-elle une fois été mise en doute ? Il convient d'en douter La parole de la victime est sacrée Le procès pénal, dans ce cas d'espèce, n'a pas rempli son rôle et a failli à sa fonction de rendre la justice en recherchant la vérité. L'influence des médias, dans le procès pénal, est négative car elle fausse les opinions de chacun, commande les opinions des juges et jurés, et surestime les victimes, tout à leur profit mais au détriment du respect des droits de la défense des accusés ou prévenus. [...]
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