« Vous ne le regretterez pas ! ». Ainsi s'acheva le procès de Patrick Henry pour l'enlèvement et le meurtre de Philippe Bertrand. Forme de remerciement à destination de la cour et du jury qui ne l'ont pas condamné à mort.
Le 30 janvier 1976, Philippe Bertrand, sept ans, est enlevé. L'affaire intervient dans un contexte peu rassurant. Nombreux sont les enlèvements, mais surtout contre des familles aisées, des patrons. Le motif crapuleux s'avère évident. Mais là, un million de franc est réclamé à une famille modeste, qui ne pourrait jamais payer, loin des motifs des « expropriations prolétariennes » d'action directe. Comprenne qui pourra. En rentrant de l'école, à Troyes, l'enfant est enlevé et les parents demeurent sans nouvelle pendant 45 minutes. Ils sont loin d'imaginer ce qui se passe. Et dans ce contexte troublé, « la France a peur », de Roger Gicquel au journal télévisé sonne comme une provocation. Provocation face à cette France que la peur étreint réellement, et le procès en sera la meilleure démonstration. Cette France qui a peur de ce criminel qui lui ressemble tant, qui pourrait être « un bon père de famille »… A tout le moins, il lui ressemble. Et Eric de Montgolfier dans son livre Le devoir de déplaire rappelait que les infractions que l'on veut le plus durement réprimer sont souvent celles que l'on craint de commettre. Et si les français se craignaient eux-mêmes ? Rarement les propos du café du commerce, les raisonnements péremptoires, simplistes n'auront été aussi loin. L'horreur rendait la foule irraisonnée. Cette horreur, avec le temps, s'atténuera. Et celui qui en était l'objet, au fil des années de détention, refera sa vie. Il recommencera une véritable nouvelle vie, comme chacun, par des études.
Mais la France s'interrogeait sur les motifs qui ont pu conduire un proche de la famille à un tel acte, le pire dans la loi pénale. Quelle est l'importance du procès dans l'histoire judiciaire contemporaine ? Mais après, comment Patrick Henry a poursuivi sa vie de détenu puis d'homme libre, puis à nouveau de détenu ?
Une affaire qui a tant défrayé la chronique ne peut qu'attirer l'attention par sa dimension exceptionnelle. Il ne s'agit pas seulement de crimes affreux, mais aussi du comportement d'un homme qui affichait le visage imbécile, quelques temps avant son arrestation, de celui qui croit avoir gagné sur le désastre humain. L'affaire, pour surprenante qu'elle soit (I), ne doit pas éluder la question que se sont posés les avocats de la défense : comment peut-on sauver Patrick Henry ? « Si l'on veut sauver Patrick Henry, il faut faire le procès de la peine de mort (II) » disait Robert Badinter.
[...] Après avoir essayé d'échapper au contrôle de police à un barrage, Il y est interpellé au volant de sa propre voiture en possession de 10 kilos de haschisch. Il passe rapidement aux aveux devant les policiers espagnols et avoue qu'il a acheté la drogue au Maroc. Cette fois, son délit est autrement plus lourd de sens et de conséquences que son vol de matériel dans un magasin de bricolage. La France demande dès lors son extradition. Tous remarquent alors cette libération anticipée et l'inadaptation sociale de Patrick Henry. [...]
[...] Les enquêteurs s'intéressèrent assez vite à Patrick Henry : un ami de la famille. Cela expliquerait pourquoi, lorsque l'enfant est sorti de l'école, il ne se serait pas méfié, et personne n'aurait eu son attention attiré. Il est donc placé en garde-à-vue. L'office central de répression du banditisme vient prêter main-forte au service régional de la police judiciaire. Le médiatique Charles Pellegrini, à la tête de la répression du banditisme, cherchera par tous les moyens à faire parler le suspect, il faut aller vite car une vie est en jeu. [...]
[...] Une affaire surprenante L'affaire Patrick Henry apparaît comme une des plus grandes affaires criminelles françaises. En effet, le contexte de l'affaire, la personnalité de l'auteur des faits, son indolence l'ont rendu exécrable à bien des français. L'affaire Patrick Henry déjà assez exceptionnelle en soi se cumule avec une procédure d'enquête qui montre les difficultés de cette dernière dans cette espèce, et plus généralement certains dysfonctionnements qui sont apparus à l'époque L'affaire Patrick Henry Le 30 janvier 1976 Patrick Henry enleva Philippe Bertrand à la sortie de son école. [...]
[...] Mais la liberté conditionnelle aura permis à cet homme de se donner un but en prison, et l'importance de cette mesure apparaît aux yeux de tous. Bien que l'expérience ne soit pas concluante, l'on sait quand même que la grande majorité des libertés conditionnelles se déroulent correctement, et la grandeur de cette mesure est fondamentale pour la réinsertion du condamné. Bibliographie Site internet http://www.lexpress.fr/info/societe/dossier/serialkiller/dossier.asp?ida= entretien avec Patrick Henry, http://www.denistouret.net/constit/Patrick_Henry.html#Me%20Lévy, entretien avec Maitre Lévy, avocat de Patrick Henry, Ouvrages La justice d'un siècle à l'autre, sous la direction de Jean-Pierre Royer, PUF, pp. 225- L'abolition, Robert Badinter, Fayard Avez-vous à le regretter Patrick Henry, Calmann-Lévy, 2002. [...]
[...] L'écueil vient des gendarmes locaux. Prévenus eux aussi, ils arrivent avec un fourgon bleu et le gyrophare qui fonctionne. Juste le temps pour le ravisseur de sauter dans un fossé et de s'enfuir malgré les diligences des services de police. Deuxième échec. Personne ne sait que c'est Patrick Henry, l'enquête n'avance pas, et les gendarmes sont tenus pour responsables de ce fiasco. Puis, plus ou moins par hasard, sans grande conviction, les policiers continuent l'enquête. Ils s'intéressent à nouveau à Patrick Henry. [...]
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