Domaine d'application, loi dans l'espace, puissance publique, souveraineté étatique, summa divisio, jurisdictio, droit international, article 692 du Code de procédure pénale, infractions
Le droit et le pouvoir de punir des États (utilisant tous les moyens de la puissance "publique") sont considérés comme une des marques fortes de leur souveraineté. À ce titre, ils sont très liés au territoire national. Égalité, territorialité et souveraineté ont été pensées ensemble par Beccaria et sa suite. La loi pénale d'un État s'applique sans exception ou presque à tous ceux, nationaux ou étrangers, qui se trouvent sur son territoire.
[...] Infractions commises à l'étranger Pour toutes les infractions commises à l'étranger, sauf pour la compétence réelle, il est prévu qu'« aucune poursuite ne peut être exercée contre une personne justifiant qu'elle a été jugée définitivement à l'étranger pour les mêmes faits et, en cas de condamnation, que la peine a été subie ou prescrite » (article 113-9 CP et 692 CPP). C'est l'application de la règle ne bis in idem qui n'est écartée que pour la compétence réelle et, comme nous l'avons déjà dit, pour la compétence territoriale. [...]
[...] Mais la compétence d'application se divise elle-même en deux. • Une première dimension est la compétence judiciaire, la jurisdictio : « dire le droit » dans tel ou tel cas, c'est le rôle du juge. Mais ce n'est encore que parole, décision en attente d'exécution. • Vient ensuite la compétence exécutive, l'imperium : traduire le jugement en actes inscrits dans la vie du justiciable, ce qui va le plus souvent nécessiter, en droit pénal, l'usage de la « force » publique recourant si nécessaire à la violence. [...]
[...] C'est la compétence « universelle » applicable à certaines infractions seulement (torture, piraterie, trafic de matières nucléaires . ) qui porte atteinte à des valeurs considérées comme essentielles par un nombre grandissant d'États, le système cherchant à ce que les auteurs de tels crimes ne trouvent aucun État au monde où ils puissent être à l'abri des poursuites. II. Solutions textuelles A. Infractions commises en France Après avoir défini le territoire (terrestre, maritime et aérien), le code consacre les articles 113-2 à 113-5 aux infractions « commises ou réputées commises sur le territoire de la République ». [...]
[...] Chaque État détermine ainsi souverainement, donc unilatéralement sauf à respecter les conventions internationales qu'il aurait accepté de signer, le domaine d'application de sa loi dans l'espace. Pour ce faire, il utilise des critères de rattachement de l'infraction à sa souveraineté. En fonction du critère utilisé, chaque titre de compétence reçoit une appellation. Ce sont des qualifications le plus souvent doctrinales - les codes français notamment n'en font pas état, mais qui sont toutefois très classiques et connues dans la plupart des langues. [...]
[...] Le domaine d'application de la loi dans l'espace I. Problématique A. Souveraineté étatique Le droit et le pouvoir de punir des États (utilisant tous les moyens de la puissance « publique ») sont considérés comme une des marques fortes de leur souveraineté. À ce titre, ils sont très liés au territoire national. Égalité, territorialité et souveraineté ont été pensées ensemble par Beccaria et sa suite. La loi pénale d'un État s'applique sans exception ou presque à tous ceux, nationaux ou étrangers, qui se trouvent sur son territoire. [...]
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