Cas pratique corrigé, procédure pénale, viol aggravé, trafic de drogue, saisie de stupéfiants, démantèlement groupe de trafiquants, article 79 du Code de procédure pénale, détention provisoire, mise en examen, 80-1 du Code de procédure pénale, article 144 du Code de procédure pénale, article 80 du Code de procédure pénale, article 132-78 du Code pénal, article 222-43 du Code pénal, article 59 du Code de procédure pénale, perquisition, droit à l'assistance d'un avocat
Julie porte plainte pour viol après une soirée arrosée. Un prélèvement sanguin est réalisée révélant la présence de GHB, puis un prélèvement de sperme suivi d'une comparaison ADN sur les personnes de Julie et Victor, son présumé violeur, sont réalisés. Victor est mis en examen par le juge d'instruction Paul. Il est placé en détention provisoire. Au cours de l'information, le juge d'instruction découvre que Victor ne s'est pas contenté d'utiliser du GHB pour son usage personnel et pour commettre le viol de Julie. Il se livre aussi à la vente de stupéfiants, avec quelques amis. Essayant de le faire coopérer, le juge tente alors de lui soutirer les noms de ses complices, dans le but évidemment de les arrêter. Victor cède et livre quelques noms.
L'audition n'a pas été enregistrée, car le greffier a commis une erreur de manipulation. Finalement, le juge décide de perquisitionner le domicile d'un des membres de la bande, Momo, vers 21h. Divers stupéfiants sont saisis en très grande quantité et les policiers arrêtent quatre personnes. Les suspects sont placés en garde à vue et peuvent s'entretenir avec leur avocat, mais seulement à l'issue de la 68e heure de garde à vue. Momo est renvoyé devant le tribunal correctionnel, le juge a estimé que la coopération de Victor avait permis le démantèlement d'un groupe de trafiquants. Qu'en pensez-vous ?
[...] L'enregistrement audiovisuel Selon l'article 116-1 du code de procédure pénale, l'audition dans le cabinet du juge d'instruction doit en matière criminelle faire l'objet d'un enregistrement audiovisuel. Cependant, si en raison d'une impossibilité technique, un tel enregistrement est impossible, il doit en être fait mention au procès-verbal. En l'espèce, le greffier a commis une erreur de manipulation ce qui a conduit à une impossibilité d'enregistrer l'audition. Selon la jurisprudence, une impossibilité technique peut s'entendre d'une maladresse ou d'une omission, ce qui semble bien être le cas ici (chambre criminelle, 04/11/2000). [...]
[...] Selon l'article 92 du code de procédure pénale, le juge d'instruction peut ordonner tous les actes utiles à la manifestation de la vérité, et notamment une perquisition. Selon l'article 95 du Code de procédure pénale, la perquisition qui intervient au domicile d'une autre personne que celle mise en examen doit respecter les règles des articles 57 à 59 du Code de procédure pénale. La perquisition qui s'analyse comme la recherche d'indices dans un lieu normalement clôt où la personne peut se dire chez elle (chambre criminelle mars 1994) doit répondre à plusieurs conditions. [...]
[...] En conséquence, les gardes à vue sont régulières. Cependant, il faut noter que selon l'article préliminaire du Code de procédure pénale aucune condamnation ne peut être prononcée contre une personne sur le seul fondement des déclarations qu'elle a faites sans avoir pu s'entretenir avec un avocat ou être assistée par lui. La durée de la garde à vue Selon l'article 706-88 du Code de procédure pénale, la garde à vue en matière de criminalité organisée peut être sur autorisation du juge des libertés et de la détention, prolongée deux fois 24 heures, en plus des deux prolongations possibles en droit commun, ce qui porte le délai maximum de garde à vue à 96 heures. [...]
[...] Selon l'article 80-1 du code de procédure pénale, le juge d'instruction ne peut mettre en examen que les personnes contre lesquelles il existe des indices graves ou concordants rendant vraisemblables qu'elles aient pu participer comme auteur ou complice à la commission de l'infraction dont il est saisi. En l'espèce, Victor a été mis en examen pour viol aggravé. Les indices graves ou concordants relevés sont notamment les prélèvements de sperme et d'ADN réalisés sur l'auteur et sur la victime. La forte valeur probante de ces preuves scientifiques n'est plus à établir. [...]
[...] La perquisition a bien eu lieu après 21H au domicile de Momo, ce qui est un local d'habitation. Elle est justifiée par les nécessités de l'enquête puisque comme on l'a vu il faut agir vite pour interpeller les complices de Victor avant qu'ils ne fuient. Enfin, elle permet de remplir l'objectif 3° de l'article 706-91 du Code de procédure pénale qui est l'interpellation d'une personne ayant commis un des crimes de 706-73 du Code de procédure pénale qui se trouve actuellement dans le local d'habitation. [...]
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