Qu'elle soit le fait de mineurs ou d'adultes, la violence, si elle n'est pas innée, n'en est pas moins une manifestation caractérisant toute la complexité de l'individu. Peut-être parce qu'elle prend sa source dans un traumatisme, quand bien même aurait-elle un fondement légitime ou légal. Ainsi, borner une fois pour toutes cette notion relève d'une entreprise chimérique. C'est que la violence est multiforme, « multi-sujets » et « multi-objets ». Elle peut être dirigée par l'auteur contre lui-même ou contre un tiers qui devient alors victime. Elle peut aussi être exercée par un individu isolé contre un autre individu isolé ou contre un groupe de personnes ou contre la représentation symbolique de ce groupe. À l'inverse, elle peut être imputée à un groupe et à son organe représentatif et viser un ou plusieurs individus. On parle dans ce contexte de violences d'État, de violences policières, de la violence des quartiers, de la violence des jeunes, etc.… Dans tous ces cas, on devine l'existence d'une opposition qui se décrit en termes de pouvoir, de puissance ou de culture. Or, la violence trouve également à s'épanouir dans les relations entre éléments d'un même groupe social, économique ou générationnel. C'est dans ce cadre que se situent les violences entre mineurs et encore faudrait-il distinguer les violences commises par les adolescents selon le sexe.
Pour autant, la réponse à la délinquance des jeunes passe d'abord par la prévention et requiert, en tout état de cause, un régime juridique et judiciaire distinct du droit commun. C'est la raison pour laquelle le législateur de la Libération dans son ordonnance nº45-174 du 2 février 1945 sur l'enfance délinquante a posé comme règle intangible, la primauté de l'éducatif même si le répressif ne saurait être totalement écarté.
[...] Il importe en conséquence pour le personnel éducatif comme pour les parents de démontrer à l'enfant à travers le discours que le seul coupable est son agresseur et de veiller à lui exposer quels sont les recours juridiques qui lui sont ouverts. La pédagogie employée doit être pragmatique avec description du circuit de la plainte qu'il est susceptible de déposer à travers le discours, de démontrer à l'enfant. "Trop peu de familles effectuent cette démarche. Parfois, elles déposent une main courante. Cela signifie qu'elles déclarent les faits mais refusent que l'auteur du racket soit poursuivi. Plus que la peur des représailles, c'est le sentiment de honte qui les anime. [...]
[...] Sur ce nombre étaient en détention provisoire pour des durées comprises entre deux et trois mois. Malgré des améliorations intervenues dans les établissements, les conditions matérielles de la prise en charge des mineurs restent parfois problématiques. Un fonctionnement adapté achoppe sur le manque de place qui conduit à déroger au principe de l'encellulement individuel. Or, l'intensité de la violence dépend la plupart du temps du nombre de mineurs accueillis dans la mesure où la surpopulation entraîne inévitablement une quasi-impossibilité pour le personnel encadrant de gérer les situations de tension. [...]
[...] Il a besoin du regard de l'autre comme objet ou comme témoin. Les jeux de strangulation connus sous diverses appellations («rêve indien», «jeu de la tomate», «jeu du foulard» ) consistent à freiner l'irrigation sanguine du cerveau par compression ou étranglement afin de ressentir des sensations qualifiées d'intenses. Dans ces jeux, la victime peut devenir l'agresseur et vice-versa même si dans certains cas, des enfants ne s'y adonnent que sous la pression du groupe afin de satisfaire aux critères posés par le droit au sentiment d'appartenance. [...]
[...] Le dialogue est rompu, les disputes laissent place à la violence verbale ou aux coups et les sentiments se transforment en forte rancoeur et en haine .La violence intervient lorsqu'on ne laisse plus à l'autre sa liberté d'agir et de penser, en lui imposant une volonté par la force physique (brutalité) ou psychologique (pressions, manipulation, intimidation, rejet). La limite entre une dispute animée entre frères et soeurs et une dispute violente ou un comportement violent ne peut être fixée que par chacun à partir du moment où il ressent qu'on lui fait violence au travers de la maltraitance physique ou verbale. La violence existe parce qu'elle est vécue comme telle. [...]
[...] C'est dans ce cadre que se situent les violences entre mineurs et encore faudrait-il distinguer les violences commises par les adolescents selon le sexe. Lors de son audition devant la commission d'enquête sur la délinquance des mineurs qui a abouti au dépôt du rapport de Jean-Claude CARLE et Jean- Pierre SCHOSTECK, un éducateur, Jean-Marie PETITCLERC déclarait : On présente souvent les jeunes comme étant les acteurs, les facteurs, les auteurs de cette violence. N'oublions pas qu'ils en sont les premières victimes et que 80% des actes de violence commis par les mineurs le sont à l'encontre d'autres mineurs. [...]
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