La secte, de par cette appellation hautement signifiée, traduit la menace ressentie par la société majoritaire face à la différence. Il y a refus de ce corps exogène, non-assimilable à l'identité collective. Bien souvent le cloisonnement voulu par ses membres suscite le doute quant aux idées qui sont prônées au sein de ce groupe ; tout devient possible dans l'imaginaire collectif.
Comment envisager la lutte que doit entreprendre l'Etat contre les sectes, pour parvenir à protéger leurs adeptes, bien souvent même contre leur gré ?
L'élément crucial de la relation entre l'adepte et sa secte reste l'emprise. Nous examinerons, dans un premier temps, la spécificité concrète des manipulations exercées par la secte sur sa victime, et la portée que celles-ci peuvent avoir sur sa vie. Son rapport à la société va être inévitablement modifié. (Partie I)
Nous verrons dans un second temps que, face à l'organisation très poussée de cette emprise, la société, à travers ses autorités publiques, s'est trouvée dans l'obligation de réagir de façon structurelle en tenant compte de toutes les données du problème.(Partie II)
[...] Ainsi nous retrouvons parmi les adeptes, des membres de l'élite scientifique des chercheurs dans une sphère qui nous apparaît, de l'extérieur, comme complètement irrationnel. Prenons l'exemple du Québec, il y a quelques années plus du quart des étudiants diplômés de l'université du Québec appartenait à un mouvement sectaire. La plupart des adeptes sont des croyants non pas au sens de pratiquant actif mais plus dans celui d'une tentative de s'élever au dessus d'un certain matérialisme ambiant : ils représentent environ 70% des adeptes. [...]
[...] Didier Thomas[74] nous renseigne un peu plus concrètement sur ce laisser-aller, en nous présentant quelques données chiffrées, qui trahissent cet état de fait : Entre 1990 et 1995, sur 27 plaintes déposées ont été classées sans suite et 7 ont débouché sur un non-lieu D'après ces éléments peu flatteurs, les plus critiques envers la création d'une loi spécifique ont pour eux un argument de choix : pourquoi créer une loi supplémentaire, particulière aux sectes ? Pour qu'elle se révèle superflue car rarement, voire jamais appliquée, et ne participe activement qu'à l'inflation législative ? Ces doutes étaient aisément compréhensibles. Les détracteurs d'une loi antisectes partageaient d'autres craintes, celle d'excès que cette loi pourrait favoriser. [...]
[...] Tout particulièrement depuis la loi du 25 décembre 1942, elles sont autorisées à recevoir après l'aval de l'administration les libéralités testamentaires et entre vifs destinées à l'accomplissement de leur objet ou grevées de charges pieuses ou cultuelles. Le principe de laïcité de La république a été rappelé dès l'article I de la Constitution de 1958 : La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale Elle respecte toutes les croyances, en s'interdisant d'aller plus loin, en finançant un culte par exemple. La Loi de 1942 a également créé le statut de congrégation reconnue. [...]
[...] Quatre textes vont ainsi dans ce sens[73]. En décembre 1993, la Commission Consultative des Droits de l'Homme avait attiré l'attention de la Justice en réclamant, que soient appliqués les textes, tant en matière pénale que civile, concernant les personnes particulièrement vulnérables, notamment les mineurs mais aussi les textes concernant le régime des associations Elle recommandait également une application vigilante et effective, un contrôle strict, une appréciation rigoureuse mais surtout, que la réglementation soit effectivement appliquée remarques plutôt accablantes pour les autorités françaises. [...]
[...] Les sectes : lutter contre la volonté, une politique dure à appréhender, délicate à entreprendre Introduction De nos jours, les sectes pullulent. Nécessité socio psychologique, elles occupent un vide qui revient de droit à des structures d'hygiène mentale Comme tout préalable à une volonté de compréhension, de l'appréhension par le droit, du phénomène sectaire il convient de resituer celui-ci dans la sphère globale dans lequel les sectes ont depuis toujours évolué : la société. Puisque, les mouvements sectaires s'inscrivent, forcément, dans un contexte précis, les interactions de la société avec ceux-ci, doivent être prises en compte dans le cadre d'une série de questionnements primaires: pourquoi stigmatiser un groupe comme déviant et dangereux pour le reste de la population ? [...]
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