L'objectif de l'incarcération : la prison n'a pas cessé d'évoluer au cours des siècles. Des cachots sordides aux bagnes rudimentaires, les prisons sont désormais des structures organisées qui nécessitent néanmoins des améliorations. Ces infrastructures, perçues comme les murs de la « honte », n'ont pas pour seul objectif de répondre à des volontés vindicatives ou répressives. En effet, le rôle des prisons a évolué à travers l'histoire.
D'un simple outil de rétention en l'attente d'une peine, la prison est devenue une peine en soi. En 1975, Michel Foucault, avec "Surveiller ou punir", souligne le fait que l'utilisation de la prison en tant que peine sanctionnant la délinquance est un phénomène récent qui s'est réellement institué au XIXe siècle. Auparavant, la prison ne servait qu'à retenir les prisonniers dans l'attente d'une véritable peine telle que l'exécution, le supplice ou encore le bannissement. Aujourd'hui, la prison a évolué vers ce que Michel Foucault nomme « une institution disciplinaire » permettant un contrôle total du prisonnier pour une surveillance discrète de tous les instants. La prison est désormais perçue comme un lieu de rédemption et de rééducation. Elle est une punition en soi qui doit permettre de réadapter le détenu à la société.
La personne incarcérée n'en reste pas moins un homme bénéficiant de droits. Durant l'incarcération, les droits fondamentaux du condamné ne peuvent pas être niés, justes réduits pour les nécessités de la punition puisque rappelons-le « l'emprisonnement est une punition en tant que telle, et les conditions de la détention ne doivent pas aggraver la souffrance » du détenu. Dans cette perspective, les Etats membres du conseil de l'Europe ont établi des principes communs en matière de politique pénale et ont affirmé que la privation de liberté devait s'effectuer dans le respect de la dignité humaine.
Afin de pouvoir réinsérer le condamné dans la société, il est nécessaire que celui-ci ne soit pas coupé du monde extérieur. En effet, il doit apprendre à accepter les règles de la société et pour cela il est nécessaire de le confronter à elle. Travailler, s'informer, s'occuper sont les moyens efficaces pour parvenir à une bonne réinsertion.
De même, communiquer apparaît essentiel en prison. Garder des contacts, surtout avec la famille, facilite également la réinsertion. Dans ce cas de figure, c'est le courrier qui est le plus utilisé. Le droit de correspondre est un droit fondamental reconnu aux détenus au nom du respect de la vie privée. Toutefois, les nécessités de la punition ne remettent-elles pas en question ce droit ? La correspondance en prison n'est ce pas un droit superflu, victime de la censure ?
[...] La correspondance en prison Principales abréviations A AJ pénal Actualité juridique pénale al. Alinéa art. Article art. précit. Article précité B Bull. crim. Bulletin des arrêts de la Cour de cassation (chambre criminelle) Bull. civ. Bulletin des arrêts de la Cour de cassation (chambres civiles) C ch. [...]
[...] Chapitre I : Le secret des correspondances 21. Durant l'incarcération, les détenus vont être amenés à communiquer avec l'extérieur. Destiné à la famille ou aux amis, le courrier a pour principal sujet le quotidien, l'annonce de bonnes ou mauvaises nouvelles dans le but de maintenir une certaine intimité. Mais le courrier peut prendre une tout autre dimension. En effet, un détenu peut adresser un courrier à des professionnels à même de changer leur situation, et cela sous pli fermé afin de préserver une certaine confidentialité Le secret des correspondances des détenus permet dès lors de respecter la Convention européenne des droits de l'homme et plus précisément le droit de la défense (II). [...]
[...] La violation du droit à l'expression 34. L'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme prévoit que toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de frontière. Dès lors, une totale liberté en la matière semble être prévue mais cela n'a pas empêché le législateur français de mettre un frein à ce droit lorsqu'il est exercé par un détenu. [...]
[...] De quels droits bénéficient-ils pour parvenir à leur réinsertion ? 3. Les droits fondamentaux et la prison : La personne incarcérée n'en reste pas moins un homme bénéficiant de droits. Durant l'incarcération, les droits fondamentaux du condamné ne peuvent pas être niés, juste réduits pour les nécessités de la punition puisque rappelons-le l'emprisonnement est une punition en tant que telle, et les conditions de la détention ne doivent pas aggraver la souffrance détenu. Dans cette perspective, les états membres du conseil de l'Europe ont établi des principes communs en matière de politique pénale[7] et ont affirmé que la privation de liberté devait s'effectuer dans le respect de la dignité humaine. [...]
[...] Il apparaît que le secret de la correspondance en prison est loin d'être un droit absolu. Par leur droit de contrôle, afin d'assurer la sécurité, le service pénitentiaire joue un rôle de filtre en procédant discrétionnairement à la lecture des courriers entrants et sortants des établissements pénitenciers, le menant à exercer une véritable censure. Chapitre II : Le contrôle des correspondances exercé par les services pénitentiaires 28. Soumise à un régime drastique, la correspondance des détenus ne circule pas librement. [...]
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