De la balbutiante Ecole pénitentiaire supérieure créée en 1893, à l'ENAP telle qu'elle existe aujourd'hui, l'évolution est immense. Nés du dévouement de certains missionnaires de l'administration pénitentiaire, les premiers centres de formation du personnel surveillant souffrent alors d'un manque de moyen souvent fatal à leurs établissements (ainsi l'école de Fresnes en 1927 qui ne peut survivre que sept ans).
Aujourd'hui pourtant, un centre de formation destiné au personnel pénitentiaire apparaît comme le socle incontournable d'un système carcéral à vocation complexe et aux réalités changeantes. Face à la complexification des métiers au sein de l'administration pénitentiaire, l'ENAP tient une place centrale.
[...] Le niveau exigé pour présenter le concours est une licence ou un diplôme d'IEP. La formation du personnel d'insertion et de probation se base sur l'étude d'une commission réunie le 21 février 1967. Trois axes principaux guident le parcours pédagogique de ce personnel : la connaissance de l'homme ( psychologie, sociologie), le fait délinquantiel (criminologie, droit) et le fait éducatif (pédagogie). La première promotion de conseillers d'insertion et de probation naît en 1995. La formation dure 2 ans. Enfin, la formation continue occupe une place importante. [...]
[...] Un peu négligée après la Libération, la formation continue devient aujourd'hui une des priorités de l'ENAP. Il s'agit en effet de transmettre au personnel les nouvelles orientation de la politique pénitentiaire française, et de rendre ces fonctionnaires capables d'assumer leur nouvelles missions (écoute, réinsertion, travail auprès de mineurs Parallèlement à des stages courts de formation, l'ENAP développe des structures décentralisées comme les Conseils régionaux de formation créés en 1994 de façon à faciliter l'accès du personnel à ces centres. La formation continue apparaît donc comme le relais indispensable de toute réforme de fond du fonctionnement des institutions pénitentiaires. [...]
[...] Ces lacunes du système de formation du personnel pénitentiaire appellent donc des modifications urgentes. Mais elles ne doivent pas faire oublier tout le chemin parcouru depuis le début du XXème siècle par ce type de formation. Conclusion L'ENAP apparaît aujourd'hui comme un vecteur essentiel de la réforme du système pénitentiaire français. Les progrès accomplis en un siècle ont certes permis de mettre en place une vraie école, au statut d'établissement public administratif depuis le 1er janvier 2001. Mais ce succès indéniable ne doit pas masquer des carences de fonctionnement appelant d'indispensables et urgentes réformes. [...]
[...] Selon les chiffres officiels de la direction de l'administration pénitentiaire, seulement 742 agents auraient bénéficié d'une formation continue en 1999, soit seulement des effectifs. De plus, le nombre d'agents formés et le nombre de jours de formation par agent accuse une baisse significative. La formation continue étant basée sur le volontariat, une partie du personnel démotivée évite les stages de formation. Mais il faut également signaler les difficultés de service dans les établissements qui freinent les départs en formation malgré la bonne volonté du personnel (manque d'effectifs de remplacement). [...]
[...] Cependant, un certain nombre d'observateurs et en premier lieu le rapport du Sénat mettent en garde contre les carences de l'ENAP qui persistent. Des lacunes demeurent cependant : Malgré les efforts annoncés, il semble que l'enseignement à l'ENAP ne prépare pas suffisamment à autre chose qu'à faire de la sécurité (Docteur F. Moreau extrait du rapport du Sénat). La capacité à dialoguer avec les détenus, mais aussi à collaborer efficacement avec les services sociaux demeure insuffisante. La formation continue constitue quant à elle le parent pauvre de l'administration pénitentiaire. [...]
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