La peine de mort, ou peine capitale, est rendue par les juridictions judiciaires. C'est la peine ultime, privative de liberté, rendue à la suite d'un procès pénal. Elle suppose le fait de donner la mort à un accusé reconnu coupable du crime qui lui est reproché. Même si elle a connu plusieurs évolutions, quant aux manières de son exécution, de l'époque gauloise, jusqu'au XIXème siècle, ce n'est qu'au XXème siècle, qu'elle sera remise en cause, par le pouvoir législatif. En effet, en dépit de l'intervention de nombreux intellectuels, tels que Victor Hugo, Montesquieu, Georges Clemenceau, ou encore Jean Jaurès, ce n'est que le 9 octobre 1981, que la peine de mort sera abolie sur le territoire français. En conséquence, cette remise en cause résulte de l'idée que la peine de mort est un assassinat perpétré par la justice, et plus largement par l'Etat, dans la mesure où elle est préméditée. Cesare Beccaria, va plus loin, en affirmant dans son ouvrage, des Délits et des Peines, que cette peine n'est ni utile, ni nécessaire. Cette abolition est principalement due, aux convictions anti-peine de mort, d'un homme qui a consacré sa vie, dans la lutte contre l'arbitraire judiciaire. Cet homme, Robert Badinter, relate son action dans deux ouvrages, l'Exécution, et l'Abolition, où il dénonce la peine de mort, et met en exergue l'utilité de l'avocat, ainsi que la notion de la défense.
[...] De par cette exécution, il prend véritablement conscience de l'injustice, et de l'inhumanité de la peine capitale, ainsi que du système judiciaire français. En parallèle, du procès de Roger Bontems, Robert Badinter, dans son livre l'Exécution, fait référence, à l'utilité de l'avocat, mais également à la notion de la défense. Selon l'auteur, l'avocat doit livrer un combat honnête et sincère, mais sans merci pour que la vraie justice soit faite, une justice qui reconnaît des droits à la défense, qui reconnaît des droits à l'accusé, pour que la justice soit faite dans une atmosphère la plus équitable et équilibrée possible. [...]
[...] En conséquence, le bâtonnier de Chaumont, Me Robert Bocquillon, se commit lui-même d'office. Une semaine après l'arrestation de Patrick Henry, Robert Badinter reçoit un appel de Me Robert Bocquillon, lui demandant de défendre Patrick Henry avec lui. Robert Badinter et Me Robert Bocquillon se rencontrent, afin de prendre connaissance du dossier et de la personnalité de Patrick Henry. Peu de temps après, Robert Badinter, se rend à la prison de la Santé, dans le quartier d'isolement, afin de rencontrer l'accusé. [...]
[...] Le matin du 21 septembre 1971, se plaignant de douleurs abdominales, Roger Bontems et Claude Buffet se rendent, à l'infirmerie de l'établissement, accompagné de quatre gardiens. En réalité, ces douleurs n'étaient que pure fiction, et s'en suit une prise d'otage, au sein de l'infirmerie, dans laquelle les deux protagonistes avaient enrôlé, Nicole Comte, l'infirmière de la prison, mère de deux enfants, et Guy Girardot, un des gardiens de l'établissement. De cette prise d'otage, résulte de nombreuses revendications des deux détenus, dans le but de s'évader, mais la police ne cédant pas, elle intervient au matin du 22 septembre 1971, et neutralise les deux individus. [...]
[...] Robert Badinter, universitaire, mais également associé dans un grand cabinet d'avocat de Paris, se voit rendre la visite, de Philippe Lemaire, qui lui propose d'assurer avec lui, la défense de son client. Le procès se déroulera du 26 au 29 juin 1972, dans la Cour d'Assises de l'Aube à Troyes, et là où Claude Buffet choisit de plaider coupable, s'en aucun remords, ou sentiments, Roger Bontems, se veut être innocent, et victime de l'influence néfaste que Claude Buffet avait sur lui. Tout au long de la préparation de la défense de Roger Bontems, on voit au fur et à mesure, un véritable lien d'attachement, entre les deux avocats, et l'accusé. [...]
[...] En conséquence, son premier ouvrage, l'Exécution, paru en 1973, sera notamment un hommage rendu envers son maître Henry Torrès, ainsi que la mise en exergue de la relation avocat/accusé, sous l'égide d'une véritable relation émotionnelle, consacrée par une confiance absolue, d'un homme qui risque de perdre sa tête si l'autre n'arrive pas a convaincre, face à la pression populaire, et médiatique, mais également face à la fermeté du ministère public et des magistrats, ébranlés par la détresse de la partie civile. A contrario, dans son deuxième ouvrage, l'Abolition, parue en 2000, Robert Badinter, fait part de son implication dans son combat, dans ses convictions, notamment lors du procès de Patrick Henry, où il parvient à démontrer l'injustice et l'inutilité de cette peine irréversible. Au-delà d'un simple récit, l'Abolition permet de mieux comprendre un homme, avec ses émotions, ses peurs et ses moments de doute, qui a pour seule arme, sa robe d'avocat. [...]
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