La paranoïa appartient à la fois à la psychologie et à la psychopathologie en ce sens qu'elle est d'abord et fondamentalement un caractère, le caractère paranoïaque, très répandu principalement dans le sexe masculin, caractère qui peut rester dans les limites de la tolérance sociale ou s'en écarter notablement.
Le caractère paranoïaque est une organisation pathologique de la personnalité soit par le biais des troubles du comportement qu'il détermine soit par l'éclosion sur ce terrain particulier, d'un type spécial de délire chronique le délire paranoïaque
. La paranoïa est à la fois un caractère, un type de personnalité et un délire.
Si ce délire apparaît toujours sur une constitution caractérielle paranoïaque, ce caractère existe souvent sans délire et on peut le rencontrer également dans la névrose obsessionnelle, la mélancolie ou dans la personnalité psychopathique.
Le délire du paranoïaque est le plus logique, le plus construit, le plus riche, le plus solide en ce sens qu'il épouse les traits du caractère préexistant sans lequel il n'aurait pu apparaître.
La paranoïa est l'illustration de la pathologie de l'affectivité, entraînant dans l'aberration une intelligence au départ assez riche.
La majorité des homicides n'est pas accomplie par des sujets paranoïaques. Pourtant, ce sont des crimes qui attirent l'attention par leur soudaine violence alors que l'attitude de l'individu meurtrier jusque-là calme, réservé, mais ombrageux et méfiant ne laissait pas entrevoir un passage à l'acte d'une telle brutalité.
À la suite de l'acte, le sujet retrouve le plus souvent son calme pour exposer « son bon droit » et même revendiquer son action punitive.
[...] La justice aurait ainsi été complice de cette vilenie à son égard. M.H. s'était juré de faire payer son rival et de le tuer. Comme il venait d'obtenir une permission conditionnelle, il avait décidé de se rendre dans le bar indiqué, déclenchant une bagarre, car personne ne voulait répondre à ses questions concernant la personne qu'il recherchait. L'ayant enfin aperçu au comptoir, il avait fait mine de rentrer chez lui alors qu'il attendait son supposé rival à la sortie du bar. [...]
[...] Malgré le comportement souvent violent et tyrannique de son père à son égard, M.H. lui était resté très attaché et le port du même prénom a pu renforcer une certaine confusion des identités, mais aussi un lien de type homosexuel. La question s'est posée à propos des faits, quand M.H. a déshabillé sa victime pour enfiler ses vêtements et constater qu'ils étaient trop petits pour lui. On peut se demander s'il s'agit de traits d'homosexualité ? Les experts ont noté que les traumatismes précoces, abandons, violences physiques, destructions, accidents, agressions sont à l'origine d'un mécanisme d'identification précoce à l'agresseur et son internalisation . [...]
[...] Cette certitude n'est plus accessible à la critique. Les relations se font sur un mode particulier : la délirante privilégie la communication de pensées, les interprétations, les hallucinations de caresses et même de coït. L'érotomane, dans son délire, passe successivement par l'espoir, le dépit, la rancune et la haine se substitue à l'amour, haine parfois farouche qui peut devenir dangereuse. Le délire de jalousie Il consiste à transformer la situation amoureuse du couple en une relation triangulaire. Le tiers est un rival et c'est sur son image que se projettent ressentiment et haine accumulée lors des frustrations endurées par le paranoïaque. [...]
[...] Les déclarations de M.H. sur les modalités du meurtre étaient confirmées par l'enquête et la découverte de nombreux indices notamment les vêtements de M.H. tâchés du sang de la victime. Le marteau fut aussi récupéré. Sa concubine, Sylviane était entendue et confirmait avoir vécu en concubinage avec M.H. trois ou quatre ans auparavant. Elle avait mis à profit son incarcération pour quitter ce dernier qu'elle décrivait comme un individu violent et brutal avec elle. Elle avait fait la connaissance d'un autre homme avec lequel elle s'était mise en ménage et refusait de reprendre la vie commune avec M.H. [...]
[...] Lorsqu'il s'extériorise, il est déjà tout construit. L'interprétation qui est le mécanisme du délire, est une erreur intuitive portant sur le sens de ce qui a été vu ou entendue. D'une perception exacte, on aboutit à un concept erroné. Les interprétations sont à la fois Exogènes, portant sur les données sensorielles Endogènes, portant sur les sensations corporelles, la pensée, la vie mentale. Les thèmes sont essentiellement persécutifs. Le délire paranoïde Il est différent du délire paranoïaque, car il est : Flou, mal construit, peu systématisé, variable, pauvre, illogique et est souvent transitoire. [...]
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