1) La criminogenèse de l'affaire d'Outreau
La criminogenèse est l'étude de l'émergence de la criminalité. Tout comportement criminel est avant tout une conduite dont il faut rechercher des causes. Il convient alors de rechercher l'ensemble des facteurs qui conduisent à une conduite motivée. Pour les époux GLUEK, un facteur doit être une cause avant de devenir un motif. En l'espèce, les seuls comportements ayant fait l'objet de poursuites pénales sont les atteintes à caractère sexuel sur les enfants de la famille Badaoui Delay. C'est donc de ce phénomène criminel qu'il faudra étudier la genèse. Il aurait également été possible de penser étudier la genèse de l'erreur judiciaire pour laquelle est tristement célèbre l'affaire d'Outreau mais cette erreur n'a pas donné lieu à des poursuites pénales, le juge Burgaud ayant simplement été présenté devant le Conseil Supérieur de la Magistrature. Il n'y avait donc pas d'infraction pour ce fait et donc impossibilité de retracer la criminogenèse.
Deux lois fondamentales sont à prendre en considération pour retracer la criminogenèse d'une affaire : la loi de la pluri-motivation et la loi de la canalisation des motifs. La première loi signifie qu'un seul motif ne suffit pas. En d'autres termes, l'individu doit s'approprier différents facteurs qui deviennent alors des facteurs individuels. Ces facteurs deviennent alors des causes extérieures ou intérieures qui deviennent elles-mêmes des motifs. La seconde loi a été définie par MURPHY. Selon ce dernier, l'éducation reçue nous conduirait à mettre en avant les intérêts collectifs avant les intérêts individuels. Par un défaut de socialisation, le criminel n'aurait pas intégré ce comportement. Les motifs généraux de cet individu ne seraient donc pas canalisés et ses motifs individuels pas repoussés.
Nous nous en tiendrons ici à ce que la justice a tenu pour vrai et non aux récentes déclarations de Chérif dans son roman Je suis debout. L'affaire qui nous intéresse commence très classiquement par les confidences faites par les enfants du couple Delay-Badaoui à leurs assistantes maternelles. (...)
[...] En effet, un décret de 2007, entré en vigueur le 02 janvier 2008, a permis de créer le juge délégué aux victimes. Ce dernier a essentiellement pour mission d'informer les victimes de leurs droits. Ce juge aurait pu être utilisé par les enfants du couple Badaoui Delay, notamment pour veiller à leur indemnisation par les quatre infracteurs reconnus par la justice ou pour les informer des modalités d'exécution de la peine d'emprisonnement et des modalités de libération. Ce juge aurait également pu servir à s'assurer que tous les droits de ces jeunes victimes mineures étaient bien respectés (droit à la reconnaissance, droit à l'accompagnement, droit à la réparation). [...]
[...] Nous voyons donc que dans cette affaire, la criminogenèse est complexe. En effet, les motifs des enfants consistent à la fois dans la volonté que leur souffrance soit révélée au grand jour et dans la volonté que cette souffrance cesse par l'arrestation des infracteurs. Cet élément est à prendre en compte dans la criminogenèse car sans la parole des enfants, personne n'aurait probablement jamais su ce qu'ils subissaient chez eux et les coupables n'auraient jamais été punis pour leurs méfaits. [...]
[...] En d'autres termes, l'individu doit s'approprier différents facteurs qui deviennent alors des facteurs individuels. Ces facteurs deviennent alors des causes extérieures ou intérieures qui deviennent elles- mêmes des motifs. La seconde loi a été définie par MURPHY. Selon ce dernier, l'éducation reçue nous conduirait à mettre en avant les intérêts collectifs avant les intérêts individuels. Par un défaut de socialisation, le criminel n'aurait pas intégré ce comportement. Les motifs généraux de cet individu ne seraient donc pas canalisés et ses motifs individuels pas repoussés. [...]
[...] C'est en effet souvent le problème des victimes non traitées que d'attirer toujours le même type de personnes dans leur vie, des personnes peu fréquentables en temps normal et qui les détruisent encore plus aux vues de leur état de fragilité. Thierry Delay. Thierry Delay est issu d'un milieu familial modeste dont il n'a pas su sortir. Il a eu accès à l'éducation et son père lui a montré l'exemple d'un travailleur se battant pour s'en sortir. Thierry a pourtant choisi une autre voie. [...]
[...] Cette femme a été mariée de force à l'âge de 14 ans. Elle a du abandonné son enfant pour fuir l'Algérie et ce mariage non désiré. En revenant en France, près de l'endroit où elle avait grandi, elle se marie avec Thierry Delay, homme alcoolique et violent. Myriam a donc été traumatisée dans son histoire, et en particulier dans son enfance, par les hommes. Elle a pu percevoir ce mariage forcé comme un viol permanent et reproduire ce schéma sur ses enfants, comme cela est fréquemment le cas dans pareilles circonstances. [...]
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