Criminologie - Qu'est-ce qui a conduit Jean-Claude Romand à commettre un quintuple meurtre ?

Extraits

[...] En effet, le geste meurtrier accompli par Jean-Claude Romand n'est pas dépourvu de tout raisonnement. L'acte n'a pas été réalisé à la suite d'une pulsion irrésistible, mais il a survenu après une réflexion, une délibération interne, en somme, après une préparation et une planification sur les conditions de réalisation de l'acte, sur les moyens et les gestes nécessaires pour son accomplissement, sur le moment du meurtre (un samedi, l'heure où les enfants dormaient), le choix de l'arme servant au meurtre et le modus operandi (rouleau à pâtisserie, carabine, équipée d'un silencieux), le déplacement en voiture de la maison conjugale après avoir tué sa famille pour se diriger à la maison des parents pour les tuer aussi, etc. [...]

[...] Qu'est-ce qui a conduit Jean Claude Romand à commettre un quintuple meurtre ? Résumé de l'affaire L'affaire Jean-Claude Romand est un sombre chapitre de la fin du vingtième siècle de l'histoire criminelle, une plongée captivante dans les méandres du quintuple meurtre de celui qu'on surnomme « le faux médecin ». Si l'on se réfère à la règle méthodologique des trois niveaux d'interprétation du Professeur Jean Pinacle, on a affaire dans le cas d'espèce à une analyse « micro-criminologique », c'est-à-dire que l'on se situe au niveau de l'étude du « crime » lui-même, mais aussi du « criminel » dès lors que le but ici est d'expliquer le passage à l'acte du familicide pour dégager un profil psychologique, typologique et social de son auteur. [...]

[...] Tony Ferri, La Criminologie ou la nouvelle science pénitentiaire Agrapart-Delmas M., De l'expertise criminelle au profilage, Editions Favre Larue S., Tueurs en série de France, Sayat, éd. [...]

[...] Ici, si l'on se réfère à la typologie établie par les chercheurs britanniques sur les hommes qui tuent leur famille, il semble que le profil de Jean-Claude Romand combine les caractéristiques des familicides « anomiques » (situation financière déficitaire), et des familicides « déçus » (déception face à ses échecs et à une idéalisation de vie de famille). D'ailleurs, pour expliquer ses crimes, l'auteur invoquera lui-même lors de son procès, « la peur de décevoir». Dans tous les cas, il fallait, pour Jean-Claude Romand, supprimer les témoins de son échec, de sa déception, c'est-à-dire l'élimination physique de sa propre famille. [...]

[...] Le développement de la personnalité narcissique dans le cas de Jean-Claude Romand n'est pas étranger aux pressions et aux exigences qu'il a subies dans son passé, dans son environnement familial et scolaire. À ce propos, le Professeur Jean Pinatel avait déjà souligné dans ses travaux que l'« indifférence affective » constitue l'un des quatre traits psychologiques du noyau central de la personnalité criminelle, en plus de l'égocentrisme, la labilité et l'agressivité. Jean-Claude Romand est aussi quelqu'un de « présentiste», dans la mesure où ses actions sont guidées par le moment présent, la satisfaction de désirs immédiats, la recherche de gains instantanés, et de ce fait, il ne réfléchit pas aux conséquences futures de ses actes. [...]