À la fin du mois de mai 1918, le maire de la commune de Gambais en Seine-et-Oise reçoit une lettre d'une certaine Amélie Lacoste. Celle-ci s'enquiert de sa sœur, Célestine Buisson, venue s'installer un an auparavant avec son fiancé, M. Fremyet, dans une maison de Gambais qu'elle décrit en détail. Sœur dont elle n'a depuis lors plus eu de nouvelles. Rien de très extraordinaire en somme, si une lettre très similaire émanant d'une dame Pellet, s'inquiétant d'une dame Collomb fiancée à un M. Fremyet de Gambais, n'était arrivée deux mois plus tôt.
Or s'il reconnaît la maison décrite, de Fremyet, de Collomb et de Buisson, le maire n'a jamais vu trace. Il conseille à Mme Lacoste de contacter la famille Pellet.
Le 3 février 1919, les deux familles, frappées par la similitude des deux disparitions, portent plainte contre X auprès du parquet de la Seine. Ainsi fut révélée ce qui restera l'une des plus célèbres affaires du vingtième siècle : l'affaire Landru.
[...] Une première perquisition à Gambais révèle les cadavres de trois chiens qu'on ignore alors appartenir à Mme Marchadier sur un tas de feuilles. Landru dit s'en être débarrassé après qu'une amie dont il ne peut se rappeler le nom les a “oubliés” chez lui. Malgré l'absence de preuves, ou même d'infraction avérée, Landru est incarcéré le jour même. De Mantes, Landru est finalement transféré à Paris le 24 avril. Il est alors accusé des meurtres de quatre femmes et les journaux le surnomment le “Barbe-Bleue de Gambais”. [...]
[...] On ne reverra jamais aucun des deux. En mai 1915, c'est Thérèse Laborde-Ligne qui fait paraître une annonce dans la rubrique “demandes d'emploi” d'un journal. Landru la rencontre et en juin, elle va s'installer à Vernouillet avec ses meubles. On ne la revoit jamais. Le 25 juin, Landru vend quelques titres retirés par elle, ses meubles sont entassés dans l'un des garages loués par Landru et on retrouve chez Mme Landru un secrétaire Empire ayant appartenu à la disparue. En juillet 1915, Landru contacte Marie-Angélique Guillin sous le nom de M. [...]
[...] Landru est de plus accusé de vols, recel et complicité, recel qualifié, faux et usage de faux. Landru avoue avoir volé, escroqué et dépouillé, mais jamais assassiné, et à ce stade, on n'a toujours ni arme du crime ni de quoi reconstituer un cadavre. Le procès commence le 7 novembre 1921 devant la cour d'assises de Seine-et-Oise et dure vingt jours. Landru se plaint de n'avoir eu accès qu'à 625 pièces sur les 7000 versées au dossier, mais 35 affaires sont déjà en souffrance devant le tribunal de Versailles et le juge refuse de repousser le procès. [...]
[...] Le public et les jurés se retournent. L'avocat souligne que cela démontre leur manque de conviction concernant la réalité des assassinats imputés à son client, mettant en évidence l'absence de preuves formelles contre lui. L'avocat général rétorque que Landru, lui, n'avait pas tourné la tête. On se croirait au théâtre : les célébrités affluent - Mistinguett côtoie Maurice Chevalier, un ministre chinois ou encore Colette dans le public - et Landru ne manque jamais de répartie. Les articles de l'époque sont révélateurs : “Aucun régisseur de théâtre n'accepterait de monter un cinquième acte dans une aussi piteuse atmosphère”, se plaint le journaliste de L'Illustration après avoir longuement critiqué l'arrangement de la salle. [...]
[...] Landru lui a proposé des boulettes de viande pour ses poules. On n'a pas d'arme du crime non plus. L'accusation a suggéré qu'il les avait pendues, à l'instar des chiens, mais André Cuchet avait dix-sept ans et était sans doute plus fort que le malingre Landru. On pense au poison après avoir trouvé un livre sur le sujet à Gambais (Landru de rétorquer n'empoisonne pas avec un mais cela annihile la théorie de la consommation de la viande. Donc, pas de corps, pas d'arme du crime, un mobile incertain . [...]
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