L'acteur de la repentance, c'est-à-dire le repenti, est devenu aujourd'hui, d'autant plus depuis la promulgation de la loi dite Perben II du 9 mars 2004, portant adaptation de la Justice aux évolutions de la criminalité, le terme générique désignant un délinquant, qui collaborant avec les autorités, permet d'éviter une activité criminelle ou d'en réduire les conséquences. Cette loi généralise la pratique et cela pour des motifs préventifs bien compréhensibles.
Toutefois, l'action de repentance ne peut pas se limiter à ce seul mécanisme pénal contemporain. La notion semble bien plus large et plus complexe. Il convient donc, pour répondre à cette problématique, de s'entendre sur le sens de la notion de repentance : elle est issue du terme grec metanoia, formé lui-même de deux racines, à savoir "meta" qui signifie changement et "noûs" qui veut dire esprit.
[...] Néanmoins, la repentance, si elle reste indiscutablement justifiée par ces motifs religieux, moraux, sociaux et politiques puisque fondée sur une volonté d'amélioration du comportement, il n'en demeure pas moins que les mécanismes légaux sus développés peuvent inciter à la repentance sans que celle-ci ne soit réellement voulue. Et dans ce sens, lorsqu'elle n'est pas désirée par l'individu, quelle est alors son utilité ? Ne se limite-t-elle pas à un simple comportement de façade sans avancer dans la remise en cause comportementale ? [...]
[...] Le mal est accompli et il ne peut pas être ignoré. Dès lors que l'ordre public a été troublé, cela ne doit pas rester sans conséquence au point de vue pénal. Cette réflexion ne semble pas être récente, car cela est déjà clairement énoncé dans le Digeste de Justinien II Ulpien) : Nul, par son repentir, n'est absous du délit Le délit est par conséquent consommé : la responsabilité pénale, et éventuellement civile, de son auteur est définitivement engagée. Le repentir ne peut seulement inciter les juges à la clémence que s'ils l'estiment sincère et qu'ils croient à l'amendement du coupable. [...]
[...] La repentance remplit ainsi un objectif d'intérêt général. Toutefois, on peut légitimement s'interroger sur la question de la sincérité de la dénonciation et donc de la repentance. En effet, la volonté de parler peut ne pas correspondre à ce besoin de repentir comme on l'a entendu précédemment dans la pratique religieuse, mais plutôt à un objectif de peine allégée. Conclusion L'acteur de la repentance fonde son comportement sur des bases religieuses afin de racheter son pêché ; sur des fondements beaucoup plus moraux permettant de faire un usage positif et utile du temps ou sur mécanismes juridiques à visées sociales. [...]
[...] Aujourd'hui, nous confessons que ce silence fut une faute. [ ] Nous confessons cette faute. Nous implorons le pardon de Dieu et demandons au peuple juif d'entendre cette parole de repentance L'Église reconnaît que l'enseignement du mépris a favorisé l'antisémitisme et le génocide des Juifs. Le crime retombe nécessairement sur les nombreux témoins qui n'ont pas alerté et crié quelles que soient les raisons de leurs silences. Par conséquent, la repentance peut se justifier par un acte de mémoire qui appelle l'ensemble de l'auditoire à une vigilance accrue en faveur de l'Homme dans le présent et pour l'avenir afin de ne pas renouveler ce péché désormais identifié. [...]
[...] Néanmoins, la repentance se suffit-elle à elle-même ? Celle-ci peut apparaître aux yeux de certains, et notamment des victimes, comme une stratégie habile de contournement de sa propre responsabilité. En effet, elle donne en apparence l'image de quelqu'un qui assume sa responsabilité, mais elle peut correspondre en réalité à un simple acte de parole dépourvu de tout acte matériel et réel en faveur des victimes. En outre, la repentance peut parfois ne pas exister dans la conscience morale de l'auteur : cela peut être par exemple le résultat d'une intelligence insuffisante, d'un manque de sens moral ou d'une absence de sentiment de responsabilité personnelle. [...]
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