Il est vrai que depuis 1970, à l'exception de la peine de mort, la législation pénale s'est caractérisée par un durcissement des peines de longue durée ...
[...] En 1978, on introduit des périodes dites de sûreté pendant lesquelles toute mesure d'aménagement de la peine est exclue. Par la suite ces périodes seront même allongées pour certaines infractions. Ce qui est à l'œuvre ici, par ces longues peines c'est bien l'élimination sociale des condamnés, sans pour autant le revendiquer. On le voit, la durée de la détention a fortement augmenté au cours des dernières années. Les prisons françaises abritent de plus en plus de détenus condamnés à de longues peines d'emprisonnement. [...]
[...] Qui sont ces monstres que l'on isole ? Un peu d'histoire En 1978 Michel Foucault, en tant que membre du groupe d'intervention des prisons avait rédigé une déclaration sur la dangerosité lors d'un procès pour évasion à Lisieux. La notion de psychologisation des actes délinquants permet de plus en plus les faits des causes sociales et économiques et de les donner comme conséquences d'une responsabilité individuelle. Il disait : Autant qu'on le sache, la loi punit un homme pour ce qu'il a fait, mais jamais pour ce qu'il est. [...]
[...] Ce décret légalise le régime de Mende et des autres QHS. : locaux réduits, aucun aménagement prévu pour le regroupement des prisonniers dans la journée, aucun local collectif, les prisonniers sont isolés de jour comme de nuit. Puis après plusieurs mutineries, suicides retentissants, livres de détenus dénonçant ces pratiques, l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement de gauche, le 26 février 1982 la circulaire Badinter abolit les QHS. Mais cette réforme s'est avérée être une réforme vide puisque les quartiers d'isolement sont venus remplacer ceux de la haute sécurité, légalisant encore un peu plus ce type de torture Avec l'arrivée de la gauche, sur la forme rien n'a changé. [...]
[...] D'abord des prisons-dortoirs, puis sur le modèle américain, des prisons cellulaires, puis un QHS quartier de haute sécurité, puis quinze QHS, puis un quartier par prison, puis les quartiers d'isolement et enfin de nouvelles prisons conçues sur le modèle de l'isolement. Isoler toujours plus, empêcher tous les contacts, briser toutes les complicités qui par leur existence même mettent en péril le pouvoir autoritaire et coercitif de l'Administration pénitentiaire. L'isolement est plus qu'une mesure disciplinaire : l'isolement est une technique programmée avec une méthode quasi scientifique appliquée et perfectionnée avec le temps, qui sert au pouvoir pour détruire l'individu, pour briser toute volonté de résistance. En France c'est surtout à partir de 1955 que l'Etat a développé des quartiers d'isolement. [...]
[...] Pour finir voici ce qu'écrivait Nathalie Ménigon en 1988 : En fait nous sommes tout simplement dans une oubliette moderne, vous nous trouvez dans un vide qui, imperturbablement s'infiltre en nous. C'est cela l'isolement total, une simple et dévastatrice normalisation du néant . Tu perds le temps, tu perds l'envie et finalement tu te perds toi-même. C'est cela l'isolement total, l'extermination de ton comportement social, humain et de ton être interne, visant à la division du corps et de l'esprit par la mort de ton unité réflexive, de ton identité. [...]
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