La place de la justice dans la régulation des sociétés occidentales devient de plus en plus conséquente et ne cesse de s'accroître. La prégnance d'une judiciarisation, centrée sur la revendication des droits individuels à la manière du système anglo-saxon, a contribué à développer des recours judiciaires de plus en plus contraignants dans la vie sociale française, par des demandes de réparation s'attachant plus à la punition de l'individu fautif qu'à un dédommagement du préjudice subi. La force du droit pénal s'est instituée dans les nouveaux rapports sociaux, traduisant l'avancée répressive de la justice, véhiculée par une tendance médiatique à banaliser et à simplifier notre justice autour de son élément coercitif que l'opinion publique considère comme unique. Désormais, notre système de droit semble promu à une culture juridique axée sur des mouvements de victimisation, alliant reconnaissance et revendication en vertu d'une responsabilité instamment recherchée.
[...] En effet, l'émancipation du pouvoir judiciaire s'est construite à travers sa branche répressive, à l'issue d'une médiatisation outrancière favorisant la virtuosité juridique du juge pénal. De ce rapport entre 3ème et 4ème pouvoir est née une judiciarisation de conjoncture, labellisant l'action des juridictions pénales sous l'illustration des scandales politiques, des erreurs médicales, des dérives sociales ou des grandes affaires criminelles. Dès lors, le bon usage du pénal s'est affirmé comme la force de la loi applicable à tous, engendrant d'importantes transformations dans l'usage du droit et des droits. [...]
[...] Seunic, Droits fondamentaux et droit criminel, AJDA, spécial juillet 20 août 1998, p et suiv. Voir E. Michelet, Nouveau code, nouveau juge, nouvelle éthique, in Mélanges en l'honneur de Roger Perrot, Dalloz 1996, p et suiv. ; voir aussi La convention nationale des avocats de Nice du 11 octobre 2002, Vers une société du risque consultation sur le site du Conseil National des Barreaux, www.cnb.avocat.fr. Sur ce point voir J. de Maillard et C. de Maillard, La responsabilité juridique, Dominos-Flammarion p Voir J. de Maillard et C. [...]
[...] Garapon, La montée en puissance de la justice, disqualification ou requalification du politique in D. Salas (dir.), La justice, une révolution démocratique, Desclée de Brouwer p et suiv. A ce propos, voir J.M. Coulon et D. Soulez-Larivière, La justice à l'épreuve, éd. O. Jacob p et suiv. Sur ce processus voir D. Salas, Le tiers pouvoir, Hachette p et suiv. [...]
[...] Car que l'action de la justice soit rétributive, réparatrice, ou restaurative, il est certain que l'ambition première est de mettre un terme à l'atteinte (physique ou morale) portée à la personne, à la souffrance subie (physique ou morale) et à l'offense faite aux droits fondamentaux. Toutefois, le comportement victimologique tendant au leitmotiv répressif n'est que le fruit d'une dynamique régulatrice où la notion de justice se traduit par la sanction de ‘l'infracteur symbolisation de l'événement traumatique. Sur cette évolution voir R. Cario, L'évolution des droits des victimes : de la reconnaissance formelle à l'application concrète, Regard sur l'actualité, n°287, La documentation française, janv p et suiv. [...]
[...] La pénalisation, âme d'une judiciarisation de la société française La place de la justice dans la régulation des sociétés occidentales devient de plus en plus conséquente et ne cesse de s'accroître. La prégnance d'une judiciarisation, centrée sur la revendication des droits individuels à la manière du système anglo-saxon, a contribué à développer des recours judiciaires de plus en plus contraignants dans la vie sociale française, par des demandes de réparation s'attachant plus à la punition de l'individu fautif qu'à un dédommagement du préjudice subi. [...]
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