« La carrière délinquante a certes un début mais elle a aussi une fin ». La délinquance et plus particulièrement la délinquance des mineurs est une préoccupation centrale de notre société. Les moyens de rééducation applicables aux mineurs délinquants font depuis longtemps l'objet de divergences. Il convient de se demander ce que l'on entend exactement par « rééducation ». Selon l'usage linguistique courant, « rééduquer » correspond au fait de soumettre quelqu'un à un traitement afin de rétablir chez lui l'usage d'un membre, d'une fonction. Ce parallèle opéré entre le milieu médical et la sphère juridique peut paraître évident. Cependant, la majorité des professionnels de l'enfance ne se reconnaissent pas dans ce terme estimé abusif. En effet, il existe actuellement une tendance à utiliser des expressions ou des mots qui raisonnent plus clairement dans notre esprit au risque d'en déformer le sens initial.
[...] Le taux de chômage pose un problème d'exclusion pour les mineurs délinquants. Auparavant, un mineur délinquant trouvait plus facilement du travail, ce qui lui permettait d'avoir un début de vie sociale . Depuis, la problématique du chômage s'est développée considérablement. Le mineur est actuellement confronté à des difficultés dans une recherche d'emploi et les employeurs sont particulièrement réticents à embaucher des mineurs délinquants.[33] De même, re-scolariser un mineur délinquant est devenu très difficile, voire même impossible. Les directeurs d'établissement sont réfractaires à l'idée d'accepter un mineur venant de la P.J.J. [...]
[...] Les jeunes doivent respecter ce règlement sous peine d'être sanctionnés. Au F.A.E. de Lille, l'obligation de propreté de la chambre est inscrite dans le règlement intérieur. S'il s'avère que la chambre d'un jeune est sale lors d'une inspection, une somme sera retirée de son argent de poche en guise de sanction. Chaque mineur doit respecter les horaires qui s'imposent à lui (heure de lever, de coucher, pour se rendre au centre de jour ainsi que les adultes qui l'entourent ou les autres jeunes qu'il côtoie. [...]
[...] Le travail s'effectue sur la compréhension de l'acte par le mineur (et notamment la gravité de l'acte), sur la perception de la portée de l'acte par rapport à la victime (s'il a des regrets et s'ils sont sincères), enfin sur la capacité de récidiver du jeune (cette phase du travail s'effectue essentiellement par les éducateurs P.J.J. en quartier mineur). Cet objectif se met en place par la communication. Le dialogue est l'outil nécessaire pour travailler sur l'acte. La parole, l'échange, mais également l'écriture permettent au jeune de poser des mots sur ce qu'il a fait, de comprendre pourquoi il l'a fait et comment il se situe par rapport à l'infraction. Il s'agit également pour le mineur de comprendre le sens de sa peine. [...]
[...] Tel est l'objectif du législateur qui, par la loi du 9 septembre 2002, crée les sanctions éducatives applicables aux mineurs délinquants de 10 à 18 ans. La sanction éducative a un but pédagogique. Elle comprend un objectif de responsabilisation du délinquant, de rappel du caractère sacré de la loi. Elle poursuit également une fin sociale en évitant que le mineur persévère dans son comportement délictueux. Dans cet esprit, elle constitue une catégorie intermédiaire entre d'une part les mesures éducatives qui paraissent inadaptées à certains délinquants et d'autre part les sanctions pénales qui sont trop lourdes pour lui. [...]
[...] Ils estiment en effet qu'un travail éducatif ne peut être mis en place que si le mineur reconnaît les faits. Une mesure de réparation n'a aucun sens si le jeune n'a pas reconnu les faits. L'intérêt d'une réparation serait limité si le mineur ne se considère pas comme l'auteur du dommage. La peine n'aurait pas de sens éducatif envers le mineur. La réparation, selon l'usage linguistique courant, consiste à faire disparaître un mal ou en atténuer les conséquences. Or, comment un mineur peut-il comprendre l'intérêt de réparer un mal qu'il estime n'avoir pas commis ? [...]
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