A. Beccaria
Il va inaugurer un nouveau système de pensée pénale. On peut l'appeler le système de rationalité pénale, car pour la première fois, il va être pensé sur le plan de l'idéologie comme un système de régulation autonome, et il va le distinguer, l'opposer aux autres systèmes de régulation idéologique. Il va montrer la distinction entre le pénal et le civil.
En 1764, il publie, anonymement, Des délits et des peines. L'auteur est un jeune italien (24 ans), Cesare Bonesama, marquis de Beccaria. Il n'entend pas être connu à l'époque et dira lui-même qu'il veut défendre l'humanité, mais pas en être le martyr. Ses pensées s'inscrivent dans l'école classique du droit pénal (ou Théorie classique de la pénalité) (...)
[...] Cette théorie rapportée à la criminologie, cela signifie qu'il faut que pour préserver les valeurs essentielles de la société, le législateur prévoit à la fois des peines sévères, mais aussi et surtout, une répression efficace. Dans la logique utilitariste, le délinquant ne se détermine à agir qu'à une double condition : - son action délinquante va lui procurer une satisfaction, un bénéfice - ce qu'il risque à cette recherche est inférieur à ce qu'elle peut lui procurer. Mais si les thèses utilitaristes sont en vogue, il s'agit d'une forme de politique pénale qui ne fonctionne bien que sur les personnes honnêtes. Ex : loi Sarkozy du 18 juin 2003 sur les violences routières. [...]
[...] Simplement, le droit de punir qui puise son fondement dans une sorte d'obligation morale qu'aurait l'autorité hiérarchique de rétablir l'ordre, et pour le rétablir, il faut imposer une souffrance au coupable. Pour lui, c'est la moralité et la justice qui fondent le droit de punir. Pour lui, la punition est la seule façon d'effacer le mal causé et de rétablir la justice. De plus, il estime que seule la peine peut rétablir la justice. Tout le reste relèverait de l'impunité. Il y a selon lui, un lien naturel entre le crime et la peine. [...]
[...] Il écrit à une époque où la violence physique est valorisée comme mode de punition pénale, comme mode de résolution des conflits. À l'époque, le fouet est l'instrument préféré de correction dans les écoles. Sur le plan pénal, son ouvrage arrivé à une époque où il y a de forts châtiments corporels. Ex : faux monnayeurs : amputés de la main droite, yeux crevés, puis bouillis. Il y eu à cette époque le supplice de Damien, raconté par Foucault. Il sera condamné en 1757. [...]
[...] Kant estime que se perfectionner comme personne fait partie des devoirs moraux. Il dit alors que l'individu doit éprouver physiquement la valeur de ces actes, sinon la justice n'est pas accomplie. À partir de là, il va défendre l'idée du libre arbitre de l'être humain, et explique que l'être humain peut avoir une certaine liberté de volonté qui lui donne le pouvoir de se déterminer librement et indépendamment de la contrainte liée à des impulsions sensibles. L'être humain dispose d'une part de liberté de décision, notamment par une loi morale, et à partir de là, il va pouvoir neutraliser le poids des causes sociales et psychologiques. [...]
[...] Il distingue donc entre la justice divine et la justice sociale. À partir de là, il distingue le droit pénal, du droit civil, en affirmant que le droit pénal recherche la sanction la plus adéquate, c'est-à-dire la plus utile pour le système social, tandis que le droit civil doit réparé le dommage causé. Au droit pénal une réponse utilitaire et au droit civil une réponse indemnitaire. Sur le plan civil, on peut négocier les modalités de l'indemnisation. Pour Beccaria, le droit pénal assure les conditions essentielles de la vie en société, il protège les valeurs fondamentales. [...]
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