« Concept fondateur, la laïcité ne saurait se réduire à une définition équivoque. Son acceptation initiale de séparation entre le religieux et le politique, l'un et l'autre se tenant à distance, parfois dans une hostilité réciproque, à engendrer dans une seconde phase une situation de coexistence plus pacifique, mais encore traversée de malentendu […] Le principe de neutralité et le principe d'égalité se sont agencés différemment selon les époques en réponse aux revendications d'expression confessionnelles ou, à l'inverse à celle de positions anticléricales, voire antireligieuses.»
Que signifie donc que cette notion de laïcité qui est devenue le dogme de la république ? Car à l'origine du mot ‘laïcité', il y a le terme grec ‘laos' signifiant l'unité d'une population, ainsi le laïc est l'homme du peuple dont aucune prérogative va le distinguer ou l'élever au dessus des autres. On a affaire à un double principe celui d'égalité et celui de liberté, cette dernière se référant à liberté de conscience reconnue à tous, entraînant ainsi l'idée qu'aucune conviction spirituelle ne doit jouir d'une reconnaissance. Et avec cet éclairage, on peut ébaucher la définition de la notion de laïcité comme étant l'affirmation originaire du peuple comme une union d'hommes libres et égaux .
Ainsi quel que soit son choix, athée ou pas, chacun reste libre de ses convictions sans aucune hiérarchie. Ainsi à quelles attentes les républicains voulaient que la laïcité réponde ? Cette nouvelle notion reflète-t-elle vraiment la neutralité dont il était question ou au contraire cette laïcité est-elle offensive en visant à condamner la seule religion chrétienne ? Car si on considère le principe de neutralité, l'État devrait alors s'abstenir de se montrer en faveur d'une religion, et d'ailleurs les républicains ont l'air de mettre en place le concept d'un État athée, est-ce enfin là la liberté d'exercice de tout culte ? Ou au contraire, est-ce là la propagande de l'athéisme, en faisant un État neutre, reniant toute religion, et ignorant leur enseignement dans ces écoles qu'il a voulu diriger ?
Car s'il est vrai que c'est par un long acheminement d'idées et nombreux combats que ce principe a pu être proclamé, (I), on peut s'interroger sur son état et ses conséquences sur les principes mêmes de la république (II).
[...] Cela va dans le sens d'une laïcisation de la société. Et l'on remarque ainsi la volonté des révolutionnaires à vouloir contrôler l'Église, qui s'affaiblit légèrement, notamment par la constitution civile du clergé de 1790, et par la dépossession de tous ses biens, qui seront revendus pour renflouer les caisses de l'État. Ces acquis ne seront d'ailleurs pas remis en cause avec le Consulat, puisque Napoléon, lui, va encadrer institutionnellement cette notion de laïcité, c'est le Concordat de 1801, où le catholicisme est reconnu comme religion de la majorité des Français, sans pour autant exclure la reconnaissance des autres cultes et l'organisation de leur structure avec la prise en charge des pouvoirs publics. [...]
[...] Or, le principe de laïcité en implique deux autres celui de la neutralité et celui d'égalité, or leur mise en place n'est pas tant évident que ça et tendent à montrer une faille de l'État qui limite la laïcisation Une Laïcité sous entendant deux principes : Egalité et Neutralité La loi de 1905 a opéré à la séparation institutionnelle de l'Église et de l'État, c'est ainsi la fin du système des cultes reconnus. Ainsi la république ne reconnaît aucun culte mais assure la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes. La loi de 1905 est donc l'aboutissement de la laïcisation qui était en marche depuis le milieu du XIXe (cf. supra). Toutefois les politiciens tels que Jean Jaurès et Aristide Briand ont œuvré pour que cette loi se reconnaisse pacificatrice. [...]
[...] C'est un accord qui fixe des droits respectifs au sein de la France et l'Église catholique. En fait par cet accord, Napoléon renoue avec les anciennes traditions antérieures à la révolution, à savoir que les statuts des églises catholiques ne pourront dorénavant plus qu'être modifiés que sous autorisation pontificale. Le pape récupère ainsi son autorité suprême. Le but du premier consul de France n'est autre que de rétablir la paix religieuse, on est loin ici du principe de laïcité, puisque le schisme est quasi éteint. [...]
[...] La littérature positiviste donne une réponse à l'offensive cléricale. On peut noter dans ce combat les pamphlets et caricatures de Béranger. On peut relever aussi l'opposition de Gambetta à ce cléricalisme en qui il voit l'ennemi. Il faut donc attendre l'essor législatif de la troisième république pour voir s'édifier le principe de laïcité La construction du socle législatif laïc Arrive 1870, la troisième République et ses débuts reflètent les discussions parlementaires qui vont se produire lors des lois sur l'enseignement. [...]
[...] L'idée d'un souverain, investi par le sacre, qui tient son autorité de Dieu, ne fait plus l'unanimité, le protestantisme y est pour cause, mais d'autres causes extérieures vont s'y greffer. Ainsi le climat en 1789 reste très tendu, et pourtant le spirituel ne cesse d'être présent dans la vie des hommes : de sa naissance à sa mort en passant par le mariage par le biais des sept sacrements, la croyance en une religion fait partie du quotidien et ne pas pratiquer de culte revient à attirer l'attention. L'Église est partout, et donne son mot pour tout. [...]
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