● « Je vous réclame le droit de mourir » écrivait Vincent Humbert au Président de la République, Jacques Chirac. Comment faire d'un droit ce qui est un fait, ce qui est intrinsèque à l'humanité, puisque tous les hommes meurent un jour ou l'autre. Il faut alors ici comprendre le « droit de mourir » comme un droit de mourir avant l'heure, de décider soi-même qu'il est temps de partir.
● Précisons les termes, puisque nous parlons de « droit de mourir dans la dignité ». La dignité au sens de Kant est absolue, elle est contingente à l'humanité. Tout homme est digne, il n'y aucune relativité. Paul Ricoeur disait de la dignité qu'elle est l'idée que « quelque chose est due à l'homme du seul fait qu'il est humain ». L'article 1er de la DUDH (1948) dispose : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits [...]. » Mourir dans la dignité est là encore quelque chose qui est simplement, si tout homme est digne alors tout homme meurt dans sa dignité, on ne perd pas sa dignité, on n'est pas moins digne aujourd'hui qu'hier. Le droit ne peut pas inventer quelque chose qui existe déjà. Il faut donc comprendre « mourir dans la dignité » comme le fait de mourir avant de n'être qu'un coeur qui bat et un poumon qui respire, mourir quand on se sent encore digne de ce qu'on a été.
● Si on la prenait au sens littéral, l'expression « droit de mourir dans la dignité » n'aurait aucun sens. Mais on doit la comprendre comme un droit de la personne de décider de mourir quand elle estime que sa vie n'est plus digne d'être vécue. Le droit de mourir dans la dignité c'est simplement le droit de vivre dignement sa mort.
● Le suicide n'est pas la seule action relative au droit de mourir. Il y a le suicide assisté, l'euthanasie (active / passive, directe / indirecte, volontaire / involontaire / non volontaire) et le refus de l'acharnement thérapeutique. L'erreur est de toujours associé le droit de mourir dans la dignité à la légalisation (ou dépénalisation) de l'euthanasie.
● Euthanasie = littéralement bonne mort ou mort heureuse (au sens littéral soins palliatifs ≠ soins curatifs). En droit français elle est considérée comme un crime, au même titre que tout homicide. Mais le juge reste le seul à décider au final (souvent clément).
[...] Existe-t-il un droit de mourir dans la dignité ? interroge la possibilité qu'un tel droit soit reconnu. Comment le législateur peut-il répondre à travers la loi à la question sociale, politique et culturelle du droit de mourir dans la dignité ? Le débat de société sur le droit de mourir s'est intensifié ces 10 dernières années et face à l'absence de cadre législative, la jurisprudence a pris de l'avance sur la question. Mais le pouvoir politique, après l'affaire Vincent Humbert, s'est enfin saisi de la question à travers une mission d'information qui a conduit à la loi du 22 avril 2005. [...]
[...] Lévi- Strauss La question du droit de mourir dans la dignité est multiple. C'est d'abord celle de la définition des termes comme on vient de le voir. C'est ensuite les implications qu'elle a au niveau de la société, le débat qu'elle suscite. C'est enfin une question délicate pour le législateur qui doit parler, mais réussir à le faire sans heurter les différentes parties du débat. Nous nous attacherons surtout, dans le développement, au droit français ainsi qu'aux dispositions communautaires (CEDH). [...]
[...] Loi n°2005-370 du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie. ( Fait partie du code de santé publique, nouvelle section : Livre Ier, Protection des personnes en matière de santé ( Titre Ier, Droits des personnes malades et des usagers du système de santé ( Chapitre Ier, Information des usagers du système de santé et expression de leur volonté ( Section 2 : Expression de la volonté des malades en fin de vie. [...]
[...] Le droit de mourir dans la dignité c'est simplement le droit de vivre dignement sa mort. Le suicide n'est pas la seule action relative au droit de mourir. Il y a le suicide assisté, l'euthanasie (active / passive, directe / indirecte, volontaire / involontaire / non volontaire) et le refus de l'acharnement thérapeutique. L'erreur est de toujours associé le droit de mourir dans la dignité à la légalisation (ou dépénalisation) de l'euthanasie. Euthanasie = littéralement bonne mort ou mort heureuse (au sens littéral ( soins palliatifs soins curatifs). [...]
[...] Bibliographie - ANDRE, Christophe, Euthanasie et droit pénal : la loi peut-elle définir l'exception ? in Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, janvier-mars 2004 - DE KONINCK, Thomas, LAROCHELLE, Gilbert, La dignité humaine, Paris, PUF - GIRARD, Charlotte, HENNETTE VAUCHEZ, Stéphanie (sous la dir.), La dignité de la personne humaine Recherche sur le processus de juridicisation, Paris, - JONAS, Hans, Le droit de mourir, Paris, Ed. Payot et Rivages - LEONETTI, Jean, Vivre ou laisser mourir - Respecter la vie, accepter la mort, Paris, Ed. [...]
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