La peine est une sanction encourue après la commission d'une infraction pénale et prévue par la loi. Elle a pour but, à l'origine, de réparer le trouble à l'ordre public résultant de l'infraction. Elle se distingue ainsi de la mesure de sûreté qui a plutôt un but de prévention et de soin. Cependant cette distinction d'origine doctrinale est consacrée par la jurisprudence mais pas par le législateur. Lors de l'élaboration de l'ancien Code pénal de 1810, inspiré par la conception objective du droit pénal, la peine avait pour fonction d'empêcher et de supprimer le trouble à l'ordre public. Ainsi, la peine avait une fonction préventive par sa vertu d'intimidation. Elle a également un caractère rétributif : elle est conçue comme un mal infligé au condamné en compensation du mal résultant de l'infraction afin que le trouble à l'ordre public soit effacé. Mais la conception objective n'a jamais été entièrement consacrée par le droit français. Il existait donc déjà une fonction d'amendement et de resocialisation en changeant la personnalité du délinquant, qui doit devenir un être socialement adapté.
[...] Tout d'abord, la réparation peut apparaître comme une fonction accessoire à la répression. C'est ce qui transparaît notamment au travers des peines qui, pour être accordées, nécessitent la réparation du dommage qui découle de l'infraction. Tel est le cas de la dispense et de l'ajournement de peine. En effet, pour que ces mesures soient accordées, il faut notamment que le dommage causé soit réparé pour la dispense de peine et qu'il soit en cours de réparation pour l'ajournement de peine. [...]
[...] La réparation est donc une nouvelle modalité de la répression pénale. La réparation joue donc un rôle de plus en plus important au sein du droit pénal et apparaît comme une nouvelle fonction de la peine. La peine a donc une fonction essentiellement et immédiatement répressive. Mais la répression peut également servir la prévention qui est aujourd'hui un objectif majeur de la politique criminelle. II - Le développement de la fonction préventive de la peine La doctrine, dont les positions ont été reprises par la jurisprudence, a créé une distinction entre la peine et la mesure de sûreté. [...]
[...] L'évolution des fonctions de la peine Si la peine infligée par la loi a pour but principal la réparation du crime, elle veut aussi l'amendement du coupable.”. Ainsi étaient précisées les fonctions de la peine dans les motifs du code de l'instruction criminelle de 1808. La fonction principale de la peine était donc de réparer le dommage causé par l'infraction mais ne devait pas exclure l'amendement du coupable. Dans son ouvrage Surveiller et punir, Michel Foucault retrace les évolutions qui ont touché la peine. [...]
[...] Ce maintien de la fonction rétributive de la peine se retrouve également s'agissant de la peine prononcée. L'article 132-24 du Code pénal dispose que le principe d'individualisation de la peine doit guider le juge dans le prononcé de la peine. Ainsi, le juge peut adapter la peine au mal subi par la société et lui donner un caractère compensateur le plus parfait possible. Le juge peut choisir, parmi toutes les peines complémentaires et alternatives possibles, celles qui permettront au mieux de compenser le mal subi par la société. [...]
[...] Le problème est donc de savoir dans quelle mesure l'évolution des fonctions de la peine entre 1810 et aujourd'hui recoupe l'évolution générale du droit pénal, à savoir le mouvement de subjectivisation qu'il connaît. Les fonctions traditionnelles de la peine sont maintenues et l'accent est de plus en plus mis sur la prévention. La fonction répressive de la peine est maintenue alors que le développement de la fonction préventive est indéniable (II). I - Le maintien de la fonction répressive de la peine Comme la peine s'est humanisée, son caractère afflictif s'est fortement atténué. [...]
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