« Les populations exogènes sont-elles criminogènes ? ». Les vagues successives d'immigration ont souvent fait l'objet de profondes inquiétudes de la part de la population française. De nombreux débats se sont ainsi créés autour de ces phénomènes au cours des dernières décennies. Le sentiment d'insécurité grandissant, le regroupement des personnes plus défavorisées dans certaines zones, les difficultés d'intégration, et les nombreux stigmates véhiculés par la presse ont amené les populations à voir en ces personnes étrangères, en ces personnes différentes, les causes des crises répétées dont la France a pu être la victime (...)
[...] L. Mucchielli, Délinquance et immigration en France : regard d'un sociologue in Criminologie, vol H. Lagrange, De l'affrontement à l'esquive. Violences, délinquances et usages de drogues, Paris : Syros H. Becker, Outsiders. Etude sociologique de la déviance, Editions Métailié, Collection Leconschoses, 1985. [...]
[...] En effet, plus le temps passe, plus les risques délinquants chez les étrangers disparaissent : la première génération d'immigrés rentre dans le rang Cette hausse du risque délinquant s'explique par plusieurs raisons. Tout d'abord, il apparaît que ces personnes sont souvent plus démunies socialement et économiquement. Il peut ensuite y avoir une perte des repères sociaux et des réseaux familial et amical ce qui conduit à une grande précarité psychique. Les immigrés peuvent également être démunis sur le plan du langage. Il est enfin possible d'ajouter l'accueil parfois peu sympathique voire agressif de la part des populations locales. [...]
[...] Vesentini, L. Walgrave, Mon délit ? Mon origine, Criminalité et criminalisation de l'immigration, De Boeck Université pages 116 et 117. Toutefois, l'enquête a montré que si la délinquance des jeunes d'origine étrangère se distinguait de celle des jeunes autochtones ou d'origine latine par son volume, la nature de cette délinquance est sensiblement la même que ces derniers. A titre d'exemple, les infractions sexuelles sont inférieures à pour tous les groupes, avec un maximum de pour les jeunes belges. De même, le vandalisme et les désordres publics cumulés se situent aux environs de 15% du total des affaires avec un maximum de 17,9% dans le cas des Belges[11]. [...]
[...] Une idée répandue veut que les migrants soient plus délinquants que les populations locales. Une étude conduite aux Etats-Unis montre que tel n'est pas le cas. Mais cette étude doit être replacée dans son contexte : il s'agissait de l'intégration d'immigrants européens. Les migrants définitifs commettent surtout des infractions à la police des étrangers et des infractions dites de subsistance Ces dernières résultent du défaut d'accès à un emploi officiel faute de papiers en règle, on assiste alors à la mise en place un engrenage de comportements illégaux induits par leur situation irrégulière. [...]
[...] Les problèmes sont doubles. D'une part, le recensement ne prend pas en compte toutes les catégories d'étrangers pouvant être détenus. En effet, les étrangers recensés sont ceux qui vivent de façon habituelle en France métropolitaine: étudiants, stagiaires, travailleurs permanents et leur familles, Ne font donc pas l'objet de recensement les touristes, les travailleurs saisonniers, toute autre personne faisant en France un séjour de courte durée et surtout les étrangers en situation irrégulière. Il faudrait donc retrancher au nombre de personnes étrangères détenues celles qui le sont au titre le l'article 19 de l'ordonnance de 1945, les sans-papiers D'autre part, il faut noter que même pour les catégories recensées, le niveau d'omissions est plus élevé que pour les nationaux. [...]
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