La complicité est généralement considérée par les auteurs pénalistes français comme un mode particulier de participation criminelle eu égard à son implication d'une pluralité de participants. L'infraction à plusieurs représente en effet un danger spécifique pour la société. Comme le rappelle l'adage populaire bien connu, le nombre fait le plus souvent la force.
Le législateur n'a pas manqué de prendre en compte cette résolution au travers de plusieurs incriminations : certaines d'entre elles prennent la forme de circonstances aggravantes de l'infraction (bande organisée, circonstance aggravante du vol, de l'extorsion de fonds etc.) et d'autres, plus rares, constituent des infractions autonomes (...)
[...] La clarification d'une situation juridique tendancieuse (arrêt Lacour 25 oct. 1962) L'article 221-5-1 NCP permet également de mettre un terme à ce qui pouvait être considéré depuis plusieurs années comme un vide juridique : la sanction du commanditaire de crime. Il s'avère en effet qu'avant l'entrée en vigueur de la loi Perben II du 9 mars 2004, une telle sanction demeurait impossible. Aucun texte ne la prévoyant, la jurisprudence n'avait pas choisi de sauter le pas d'une éventuelle analogie avec la complicité d'assassinat qui aurait pu paraître tendancieuse. [...]
[...] Dans ce film d'anticipation, le célèbre réalisateur brosse le portrait d'une société américaine futuriste en quête d'idéal, parvenue à éradiquer le meurtre en se dotant d'un système de prévention/détection/répression ultrasophistiqué : des oracles extralucides parviennent à prédire les signes précurseurs des violences homicides et adressent ensuite leurs visions à des unités de contrôle qui se chargent d'interpeller les criminels avant que ceux-ci n'aient eu eux-mêmes conscience qu'ils allaient commettre un méfait. Ce blockbuster fantastique n'est pourtant pas si éloigné de la réalité pénale française qui transparaît avec l'article 221-5-1 NCP. [...]
[...] L'arrêt Lacour (Cass, crim octobre 1962) était par ailleurs devenu le symbole jurisprudentiel de l'impunité du commanditaire de meurtre. En l'espèce, M. Lacour avait choisi de faire assassiner le fils de sa compagne par son comparse M. Rayon. Ce dernier avait accepté de commettre cet assassinat tout en étant résolu dès le départ à n'en rien faire, n'acceptant que pour éviter qu'une autre personne ne soit chargée de le faire. A plusieurs reprises, M. Lacour et M. [...]
[...] Si l'évolution fonctionnelle de la notion de provocation qui transparaît distinctement dans l'art. 221-5-1 NCP semble en tout point avantageux pour ce qui est de la répression de la provocation, l'évolution matérielle qu'il préconise fait figure de véritable retour en arrière pour ce qui sera des droits de la personne considérée comme instigatrice d'un assassinat/empoisonnement par provocation. Aussi, si la répression de la provocation étend son champ d'application avec la mise en place d'un véritable droit dérogatoire, celle-ci sera-t-elle réellement mieux prise en compte qu'auparavant ? [...]
[...] Rayon se sont rencontrés afin de mettre au point la préparation de l'assassinat (divulgation d'informations sur le contrat détermination du moment, du lieu et des modalités du crime). La veille de l'assassinat, M. Rayon choisit toutefois d'informer la personne du contrat passé sur sa tête et fait une déposition contre M. Lacour. La chambre d'accusation de Paris estime, dans un arrêt du 16 novembre 1961, que M. Lacour n'était pas personnellement engagé dans la phase d'exécution du meurtre et a prononcé un non-lieu. Suite au pourvoi formé par le ministère public au motif que les agissements de M. [...]
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