Avant même de s'interroger sur le caractère rétroactif ou de non de la loi pénale, ou de son application immédiate s'agissant des lois de forme, le juge répressif est tenu de s'interroger quant à l'existence juridique de la loi. Cette exigence découle directement du principe de légalité des délits et des peines, en matière pénale.
[...] Or si l'on reconnaît l'application de l'article 112-1 NCP à la jurisprudence, on érige celle-ci en norme juridique véritable. B - La rétroactivité in mitius Le principe de l'application rétroactive de la loi pénale plus douce, la rétroactivité in mitius a valeur constitutionnelle (CC et 20 jan Sécurité et Liberté). Une décision récente de la Cour de Cassation vient étendre le champ d'application de cette théorie à toute la matière pénale au sens européen de la notion (Crim mars 2006). En conséquence, toute nouvelle mesure à caractère punitif peut s'appliquer de façon rétroactive si elle est plus clémente. [...]
[...] Traditionnellement, ce délai était reporté selon la distance séparant l'endroit concerné du lieu de publication et l'on admettait une exception d'ignorance alléguée, dans les trois jours de la publication. Mais, l'ordonnance du 20 février 2004, qui réforme l'article 1er du Code Civil a supprimé non seulement cette exception mais également ce report, de telle sorte que désormais, la loi s'applique sur tout le territoire de la République un jour franc après sa publication au journal officiel. Un doute a pu être soulevé quant aux ordonnances prises en application de l'article 38 de la Constitution. [...]
[...] C - Les règles spécifiques aux lois de procédure Il faut ici entendre lois de procédure au sens strict : ne sont donc concernées que les lois relatives à l'exercice de l'action publique et des voies de recours, ainsi que celles sur l'administration de la preuve. Le principe de l'application immédiate entraînerait quelques atténuations. S'agissant d'une modification de l'exercice de l'action publique, la loi ancienne survivra à la nouvelle si cette dernière en simplifie les conditions (Crim mai 1936). Quant aux voies de recours, la nouvelle loi ne reçoit application que si elle se borne à modifier les formalités du recours. Enfin, concernant l'administration de la preuve, une controverse existe en doctrine. [...]
[...] La loi ne peut pas cesser de recevoir application parce qu'elle est tombée en désuétude (Crim janvier 1873). L'application des lois pénales de fond La question de l'application des lois pénales de fond doit s'appréhender différemment selon qu'il s'agit d'une infraction simple ou non. S'agissant des infractions complexes, continues, d'habitude et même de la récidive, on appliquera d'office la loi nouvelle intervenue après la réalisation du 1er élément mais avant celle du dernier. Le Conseil Constitutionnel, ainsi que la Cour Européenne de Sauvegarde des Droits de l'Homme (CEDH fév Welch Royaume-Uni), applique largement le principe de non-rétroactivité, puisque est assimilée à une sanction toute mesure ayant un caractère punitif, même si elle n'est pas prononcée par un juge judiciaire. [...]
[...] Celle-ci supposerait en effet l'annulation de toute la partie déjà purgée de la peine. L'application immédiate se borne à opérer une modification en cours d'exécution. Les lois pénales de circonstance et les lois temporaires permettent de faire survivre la loi pénale ancienne, même si elle est plus sévère. Les lois pénales de forme A - Le principe de l'application immédiate S'agissant des lois pénales de forme, le principe posé par l'article 112-2 NCP est celui de l'application immédiate. Il ne s'agit donc pas, là non plus, d'une application rétroactive, qui supposerait une annulation rétroactive de tous les actes de procédure accomplis. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture