L'article 121-3 du Code Pénal pose un principe : tous les crimes et délits, sauf prescription particulière dans le sens contraire, sont intentionnels.
La combinaison des deux mots latins nous donne l'expression du principe « intention de tuer ».
Cependant, l'animus necandi, intention de tuer n'est identifié que dans le meurtre (art. 221-1 Cpen). A ce titre, pour certains auteurs, il est révélateur d'un dol spécial. Il existe deux grandes catégories de dol : le dol général et le dol spécial. Celui-ci est constitué selon la doctrine comme la volonté d'un résultat particulier.
Cependant la question peut venir à se poser concernant l'empoisonnement.
L'animus necandi est-il un fait simplement propre au droit pénal et au final applicable à tout acte visant la mort comme issue potentielle ou ne peut-il être valablement compris que si la mort est la volonté même de l'auteur ?
[...] L'animus necandi représente donc une intention particulière, forte, d'une extrême précision. C'est un élément caractéristique du meurtre qui permet de le différencier d'autres situations qui pourtant mènent au même résultat comme les violences volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner. B. L'animus necandi, élément caractéristique du meurtre C'est l'article 221-2 du Code Pénal qui prévoit le crime de meurtre. Il y est défini comme le fait de donner volontairement la mort à autrui L'article 221-2 du Code pénal fait du meurtre un crime matériel dans ce sens où, à l'inverse de l'empoisonnement, entre autres, le meurtre est constitué par la seule mort de la victime peu importe le moyen utilisé pour y parvenir. [...]
[...] L'animus necandi est constitué par le simple fait de réaliser des actes dans le but de tuer une personne. Ainsi, l'animus necandi représente une volonté de porter atteinte à la vie beaucoup plus forte que la simple volonté de blesser. Depuis la loi du 28 avril 1832 on distingue donc du meurtre les violences sur autrui volontaires ayant entrainées la mort sans intention de la donner. C'est ici encore le caractère intentionnel qui fait toute la différence avec le meurtre. [...]
[...] S'est d'ailleurs ainsi que la doctrine interprète le sens de ces jurisprudences. Ainsi, selon M. Véron, il s'agit de savoir si l'empoisonnement constitue une variante précise du meurtre ou s'il s'agit d'un crime différent du meurtre. Il semble que la Cour de Cassation, en suivant les avis des rédacteurs du projet de réforme analyse l'empoisonnement comme une variante du meurtre. Ainsi, tout comme le meurtre l'empoisonnement est une atteinte volontaire à la vie et est puni de la même manière. [...]
[...] Cependant, la question peut venir à se poser concernant l'empoisonnement. Celui-ci est défini à l'article 221-5 du Code Pénal comme le fait d'attenter à la vie d'autrui par l'emploi ou l'administration de substances de nature à entrainer la mort. Le but est donc ici la mort de la victime, mais pour autant il semble que l'empoisonnement ne soit qu'une infraction formelle car elle est constituée par le simple fait d'administrer des substances de nature à entrainer la mort et non de provoquer la mort elle- même à tout prix. [...]
[...] Ce dol général consiste en un minimum commun à toutes les infractions. Il pourrait donc trouver à s'appliquer au meurtre, car tout un chacun sait qu'il ne faut pas tuer son prochain et encore moins le vouloir. Cependant, certains auteurs voient dans l'animus necandi un dol spécial. Celui-ci est constitué selon la doctrine comme la volonté d'un résultat particulier. Le meurtre se retrouve donc dans cette catégorie : l'auteur veut tuer sa victime, il est animé par une intention de tuer. [...]
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