En 1994, Omar Raddad avait été condamné à 18 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa patronne Ghislaine Marchal, une riche veuve de 65 ans. Une inscription en lettres de sang, "Omar m'a tuer", trouvée près du cadavre avait mis les enquêteurs sur sa trace.
Ce dossier a donné lieu à une énorme mobilisation médiatique. Des intellectuels et même le roi du Maroc se sont mobilisés pour le jardinier marocain qui clame toujours son innocence. Les opinions et arguments cités dans cette affaire très médiatisée restent très divergents ; certains font planer le doute sur la culpabilité d'Omar Raddad.
En 1998, le Président, Jacques Chirac accorde même sa grâce présidentielle lui permettant ainsi de retrouver sa liberté le temps de la révision de son procès (il est cependant toujours condamné).
Au mois de septembre 1998, lorsqu'il retrouve la liberté, il a déjà effectué sept ans de prison. En janvier 1999, il dépose une requête en révision espérant ainsi, obtenir un nouveau procès, seul susceptible de le réhabiliter.
[...] Tout en pointant les tentatives de " manipulation " de la défense, l'avocat a repris les " faits bruts " qui ne laissent pas de place au " doute Ghislaine Marchal, après avoir été frappée avec un chevron dans le sous-sol de sa maison, écrit le nom de son meurtrier et se barricade dans la cave avec un lit et une barre métallique. " Ce qui n'a jamais pu être réalisé de l'extérieur lors de l'enquête, souligne Me Kiejman. Invoquer le scénario du tueur machiavélique est obscène et ne tient plus. " L'avocat général de la Cour de cassation, Laurent Davenas, l'a suivi en requérant le rejet de la demande de révision. " L'ADN n'est pas la signature de l'innocence d'Omar Raddad. Il n'apporte aucun doute sur les charges qui pèsent sur Omar Raddad. Il n'est pas la construction d'un coupable. [...]
[...] Le combat continuera jusqu'au bout pour la vérité. Pour moi, il n'y a pas de justice pour tous en France, il y a une injustice. C'est une justice à deux vitesses. Pour eux l'affaire est finie, pas pour moi. Le combat continue jusqu'au bout. Je combattrai toute ma vie, la prochaine étape, c'est la Cour européenne. L'affaire Omar Raddad ne se terminera jamais. Dans ma tête, je ne suis pas libre. La liberté, c'est la vérité" t-il déclaré aux journalistes. [...]
[...] Pour la justice française, il n'y a aucun doute, Omar Raddad reste le seul coupable. Il ne sera pas rejugé, la cour estimant que les nouveaux éléments présentés par la défense d'Omar Raddad n'étaient "pas de nature à faire naître un doute sur sa culpabilité" et qu'ils n'étaient pas inconnus de la juridiction au moment du procès. Selon les éléments du dossier, le mobile du crime aurait été un différend financier entre Omar Raddad et sa patronne, qui aurait refusé de lui avancer l'argent dont il avait besoin pour jouer au casino. [...]
[...] La loi de 1989 dans son article 622 a décidé de permettre cette procédure à chaque fois que se révèle "un fait nouveau ou un élément inconnu de la juridiction au jour du procès, de nature à faire naître un doute sur la culpabilité du condamné." Il faut noter que dorénavant, consacrant ainsi, une jurisprudence ancienne, cette procédure est moins restrictive puisqu'elle est ouverte dès qu'il est possible de faire naître "un doute" alors que selon l'ancien texte, ces faits devaient être "de nature à établir l'innocence du condamné". L'article 623 dispose que la demande en révision peut être demandée par le ministre de la justice, par le condamné ou s'il est décédé par tout membre de sa famille. Cette demande est adressée à une commission composée de cinq magistrats de la Cour de cassation. Ces derniers sont désignés par l'assemblée générale de cette juridiction. La présidence étant assurée par un magistrat appartenant à la chambre criminelle. [...]
[...] Les magistrats les mettent hors de cause. - la thèse selon laquelle la porte de la cave avait été bloquée de l'extérieur a été également démontée. Les magistrats insistent sur le fait que les reconstitutions ont montré qu'il était impossible de mettre en place de l'extérieur, le dispositif utilisé pour barricader la porte. La disposition du lit de camp, de la barre métallique et du chevron interdit d'accréditer la thèse de la "mise en scène" défendue par la défense. "Toutes les tentatives effectuées par la défense pour démontrer que la mise en place du système de blocage était réalisable par une personne quittant la cave, ont échoué", a noté la Cour. [...]
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