Allègement de peine, perpétuité, homicide par arme à feu, avocat de la défense, adolescence difficile, estime de soi, sanction pénale, juré
Nous sommes ici devant vous aujourd'hui parce que ma cliente a commis un homicide par arme à feu à l'encontre de son père, de sa mère et de sa soeur cadette.
À travers cette plaidoirie, je m'efforcerai de vous montrer que cet acte fut le fruit d'années de haine, non de ses parents, mais de haine de soi, qui ont gravement affaibli psychologiquement Mademoiselle Alice qui, à seulement dix-huit ans, le jour de son anniversaire, s'est trouvée dans un tel état de détresse qu'elle n'a pas eu le choix d'agir comme elle l'a fait. Je vous démontrerai ainsi que ma cliente mérite un allégement de peine et non la perpétuité.
[...] Elle s'est retrouvée toute seule avec ses pensées noires. Il n'y avait pas d'autre solution dans son esprit et tout cela n'a en rien été prémédité. Elle a d'ailleurs déclaré après son geste : « Plus personne pourra me faire de mal. J'ai brisé tous les miroirs de la maison ». N'est-ce pas révélateur ? Vous voyez comme le regard de l'autre a pesé. Comme il l'a heurtée au plus profond d'elle-même. Aidez-la, en prenant la bonne décision quant à son sort, à guérir. [...]
[...] Ne voyaient-ils donc pas que c'était confirmer ses dires ? Que c'était faire plonger encore davantage leur aînée dans les abîmes de la dépression et de la haine de soi ? Oh Mademoiselle Alice a définitivement été sérieuse, l'année de ses dix-sept ans. « Je voulais qu'ils comprennent que j'étais la plus sérieuse du monde. ». Voilà ce qu'elle a déclaré après son geste. Ce drame est celui d'un problème qu'on n'a jamais pris au sérieux. Je vous l'assure, ma cliente n'a jamais été une fille à problèmes. [...]
[...] Une goutte d'eau n'est jamais dangereuse. Mais, accumulées, les gouttes d'eau peuvent causer des rivières, des fleuves, des inondations . des catastrophes. Ce jour-là, ce fut la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Rappel des faits du jour de l'homicide Ce jour-là, c'était l'anniversaire de Mademoiselle Alice. Dix-huit ans. Un âge important, un jour qu'on voudrait merveilleux. Je suis sûre que la plupart d'entre vous, Mesdames et Messieurs les Jurés, se rappellent le jour de leurs dix-huit ans. [...]
[...] Ma cliente est la victime innocente des standards de la société. Or, vous pouvez, grâce à votre décision, rendre la vie un peu moins cruelle pour elle. Qui allez-vous laisser gagner ? Ces magazines, ces photographies aux corps illusoires, ce monde filtré ? Ne laissons pas les standards irréalistes de la société faire du mal à plus de jeunes filles et de jeunes garçons. S'ils pouvaient être dans le box des accusés, ce sont ces standards que je rendrais responsables. [...]
[...] Défense d'un auteur d'homicides par arme à feu Introduction de la plaidoirie Mesdames et Messieurs les Jurés, Madame la Présidente, je suis Maître Equitas, avocate de Mademoiselle Alice. Nous sommes ici devant vous aujourd'hui parce que ma cliente a commis un homicide par arme à feu à l'encontre de son père, de sa mère et de sa sœur cadette. À travers cette plaidoirie, je m'efforcerai de vous montrer que cet acte fut le fruit d'années de haine, non de ses parents, mais de haine de soi, qui ont gravement affaibli psychologiquement Mademoiselle Alice qui, à seulement dix-huit ans, le jour de son anniversaire, s'est trouvée dans un tel état de détresse qu'elle n'a pas eu le choix d'agir comme elle l'a fait. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture