Drogue, usage de drogues, politiques répressives, mesures pénales, décisions réglementaires, toxicomanie, trafic de stupéfiants, action judiciaire, action policière, politiques publiques, loi du 31 décembre 1970, lutte contre la toxicomanie, autorités françaises, pouvoirs publics
Où en sommes-nous aujourd'hui dans les politiques mises en place pour répondre à l'usage grandissant des drogues ? La France, qui n'est pas seule à blâmer, s'est tournée, depuis la prise de conscience du problème, notamment depuis le constat alarmant de la hausse de l'utilisation de drogue chez les jeunes à la fin des années 60, vers des politiques répressives et des mesures pénales, qui force est de constater, n'ont pas fonctionné. Aujourd'hui encore, ce sont les décisions réglementaires prises dans les années 70' qui prévalent, alors même que celles-ci ont montré leur inefficacité.
[...] Ainsi, les mesures coercitives mises en place témoignent d'un aveuglement des autorités françaises qui paraissent sourdes devant l'évolution de la situation et l'inefficacité des politiques répressives qui, à titre d'exemple, ont mobilisé, en millions d'euros, uniquement pour cannabis. La stratégie de lutte actuelle se trouve être peu crédible et ne fait pas sens avec la réalité dans la mesure où son approche manichéenne, généralisatrice et réductrice contredit l'expérience même du consommateur qui n'oscille pas entre consommation et abstinence. Comme le souligne Nicole Maestracci, « ce constat d'échec ne signifie pas que les pouvoirs publics sont condamnés à ne rien faire admettre cette évidence ce n'est pas baisser les bras », il s'agit en effet de donner la priorité à des stratégies qui prennent sens et dont les résultats sont, depuis la fin des années 90, bien plus qu'encourageant : la politique de réduction des risques qui consiste à réduire en priorité les conséquences humaines, sanitaires et sociales de l'usage de drogue. [...]
[...] Les stratégies actuelles reposent, dès lors, sur des représentations non nuancées « catastrophique » du sujet. Ces dernières ne s'arrêtent pas à la vision erronée de la toxicomanie comme un « fléau », mais s'étendent à la construction de politiques générales qui ne prennent pas en compte la diversité des modes de consommation et par là, la diversité des consommateurs. C'est ainsi que s'est construit dans l'imaginaire collectif, la représentation du consommateur polytoxicomane, plus souvent de l'héroïnomane dépendant, figure soutenue par les médias et par l'instrumentalisation des chiffres et des données par les politiques. [...]
[...] L'inefficacité de la réponse législative face à la toxicomanie Où en sommes-nous aujourd'hui dans les politiques mises en place pour répondre à l'usage grandissant des drogues ? La France, qui n'est pas seule à blâmer, s'est tournée, depuis la prise de conscience du problème, notamment depuis le constat alarmant de la hausse de l'utilisation de drogue chez les jeunes à la fin des années 60, vers des politiques répressives et des mesures pénales, qui force est de constater, n'ont pas fonctionné. [...]
[...] Mais sous cette vision inexacte, c'est un manque de scientificité et de recherche dans la prise en compte du problème qui en est responsable. Lors de la construction de politiques interministérielles dans les années 70, les autorités publiques ont pris comme « acquis le discours dominant » et se sont appuyées sur l'avis clinique de quelques experts dont les expériences ne pouvaient en aucun cas illustrer la diversité ou être montées en généralité. Les politiques ont été mises en place sans essayer d'améliorer les connaissances et le savoir dans ce domaine, ce qui aurait pourtant permis d'améliorer leur efficacité. [...]
[...] Ainsi, la faible efficacité de ces politiques dissuasives se révèle dans les chiffres : « en 2009 ont été recensées interpellations, dont plus de pour usage simple de cannabis pour un nombre de consommateurs problématiques de drogue estimé à et un total d'usagers réguliers de cannabis de plus d'un million ». La résolution adoptée par l'ONU en 1998, visant à limiter l'extension et à terme à éradiquer les trafics, la production et la consommation abusive de drogue d'ici 2008, présente des résultats décevants, d'autant plus qu'ils ne concernent pas le trafic qui continue de prospérer, mais les consommateurs alors mis en simple garde à vue, et dont très peu aboutissent à une condamnation. [...]
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