cour de cassation, chambre criminelle, 27 juin 2006, article 221-6 du Code pénal, enfant à naître, incrimination d'homicide involontaire d'autrui, commentaire d'arrêt
La pensée de Portalis, selon laquelle en matière criminelle il faut des lois précises et point de jurisprudence, voit sa traduction en l'application du principe d'interprétation stricte de la loi pénale. C'est ainsi sur l'exercice concret de ce principe que fut de nouveau amené à se prononcer la chambre criminelle de la Cour de cassation, en son arrêt en date du 27 juin 2006.
[...] II) Un arrêt clarifiant la visée réelle du principe d'interprétation stricte de la loi pénale. La solution présentement étudiée, se veut réaffirmative du refus d'application du raisonnement analogique à la matière criminelle, ainsi que de la visée non restrictive du principe de stricte application de la loi pénale ( A l'apport concret semble cependant résider dans l'affirmation d'une spécificité juridique relative au cas de l'enfant à naître ( B La clarification de la visée réelle du principe de stricte interprétation de la loi pénale. [...]
[...] Or en ce qu'il ressort de l'intention du législateur, rien ne permet de déduire sa volonté d'exclusion du cas de l'enfant à naître de l'application de l'article 221-6 du Code pénal. L'approche téléologique ne permet donc pas de clarification du domaine d'application des dispositions législatives relatives à l'homicide involontaire. Il semble ainsi opportun de se référer à la jurisprudence de la Cour de cassation afin d'apprécier la réalité de cette notion d'autrui. La réponse jurisprudentielle à l'incertitude pesant sur la notion d'autrui Est-il possible de considérer que l'enfant à naître relève de cette notion générale d'autrui ? [...]
[...] Cette appréciation littérale ce heurte cependant d'office, à l'imprécision de la notion d'autrui, car bien que l'application de ce qui n'est mentionné aux dispositions législatives, soit proscrit dans le cadre de l'interprétation littérale, il est impossible d'affirmer par une étude purement textuelle que le terme d'autrui ne réfère pas au cas de l'enfant à naître. Le devoir de pleine application de la loi pénale imposera ainsi le recours à une autre méthode d'interprétation stricte. L'impératif de pleine application de la loi pénale. Le juge est tenu d'un devoir de pleine application de la loi pénale, corolaire au principe d'interprétation stricte de cette dernière. [...]
[...] Cet arrêt vient ainsi réaffirmer la visée réelle du principe de stricte interprétation de la loi pénale, qui n'est autre que l'application de la loi pénale. De ce qu'il ressort du l'arrêt, le législateur n'a en rien entendu exclure du cadre d'application de son texte, l'enfant à naître, ainsi en statuant comme si tel était le cas la cour d'appel à contredit aux dispositions de l'article 111-4 du Code pénal. Un apport jurisprudentiel somme toute limité. L''existence d'une législation propre au cas de l'enfant à naître consacre un argument supplémentaire, justifiant la non-application du droit commun au cas spécifique de ce dernier ( 1 cependant l'apport de cette jurisprudence apparait comme décevant ( 2 L'existence d'une législation spécifique à l'enfant à naître. [...]
[...] Cour de cassation, chambre criminelle juin 2006 - L'application de l'article 221-6 du Code pénal au cas de l'enfant à naître La pensée de Portalis, selon laquelle en matière criminelle il faut des lois précises et point de jurisprudence, voit sa traduction en l'application du principe d'interprétation stricte de la loi pénale. C'est ainsi sur l'exercice concret de ce principe que fut de nouveau amené à se prononcer la chambre criminelle de la Cour de cassation, en son arrêt en date du 27 juin 2006. [...]
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