Cette étude a comme objectif de rendre compte des spécificités du droit du travail, d'en expliquer les fondements, la structure et l'organisation, et d'en mettre en valeur la dynamique propre. Dans sa forme comme dans son contenu, elle vise à démontrer l'existence d'une véritable architecture du droit du travail, constituée de différentes sources juridiques, de nombreux acteurs. Pour cette raison, elle se fonde essentiellement sur trois idées, à savoir l'existence de mécanismes juridiques particuliers, la prégnance des relations entre les différents objets du droit et l'importance des moyens de protection des intérêts
[...] Si ces différents moyens de défense des intérêts des salariés sont complémentaires, ils peuvent également se révéler concurrents. L'action syndicale a la particularité d'être légalement (loi du 21 mars 1884) institutionnalisée: le syndicat est sensé représenter non seulement ses membres, mais aussi l'intérêt de la profession. Le syndicat n'a pas pour vocation principale de représenter des personnes, mais des intérêts. A ce titre il lui est reconnu un champ d'action élargi, ainsi qu'un certain nombre de moyens en vue d'obtenir satisfaction, pour autant qu'il soit jugé par la puissance publique suffisamment représentative. [...]
[...] A cet égard il est également relevé la grande diversité des obligations pouvant résulter du contrat de travail. Il en va de même en ce qui concerne les pouvoirs et les droits. Bien sûr, les pouvoirs visent presque exclusivement l'employeur, alors que les droits, relèvent davantage du salarié. L'employeur dispose de trois types de pouvoir: le pouvoir de direction en matière économique (par exemple, faire les choix de gestion et établir la stratégie d'activité), en matière de personnes, prendre les décisions en ce qui concerne les rémunérations, les horaires de travail, les affectations. [...]
[...] Suivant cette logique, la définition des relations du travail proposée par les auteurs de l'étude est la suivante: rapports juridiques ainsi agencés par le jeu combiné d'innombrables règles forment un réseau, qui est, pour ainsi dire, le monde du travail contemplé à travers les prisme des règles juridiques. C'est ce que nous proposons de nommer ordonnancement des relations du travail". La première étape de cette évaluation est donc qu'il existe au sein du droit du travail un ensemble de règles juridiques différentes, et de sources diverses. [...]
[...] Si les possibilités d'action des employeurs afin de pallier au défaut de main-d'œuvre sont en grande partie paralysées, quelle est sa marge de manœuvre réelle en cas d'abus de ce droit? Comment qualifier certaines formes de pratiques telles que la ‘grève du zèle", le ‘coulage", qui ne sont pas strictement des grèves (la jurisprudence estime qu'il faut pour cela une cessation de travail en vue de la satisfaction d'une revendication)? Quels types de revendications peuvent être considérés comme motifs de grèves? La dénonciation des conditions de travail peut-elle être considérées ainsi? [...]
[...] Le droit du travail organise un double canal de représentation des salariés: le syndicat d'une part; d'autre part les délégués du personnel et les salariés membres du comité d'entreprise. Il est clair que ce dualisme peut déboucher de temps en temps sur une certaine concurrence entre les différentes formes de représentation. La coexistence entre les deux mécanismes n'est jamais simple. En tout cas, ce système appelle plusieurs remarques de la part des auteurs: Les mécanismes de représentation ne se substituent pas à l'autonomie individuelle en matière de défense des intérêts individuels. [...]
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