Le livre se compose de cinq chapitres correspondant chacun à une étape du raisonnement de l'auteur. Il s'ouvre sur le constat que le chômage n'a cessé de croître depuis vingt ans (1). Rifkin montre que l'automatisation et l'informatisation en sont les causes (2). Tous les secteurs de l'économie sont touchés ; tous, ils ont supprimé et supprimeront encore des emplois (3). Ce phénomène a et aura dans l'avenir des conséquences dévastatrices sur les sociétés occidentales (4). On peut cependant tracer les contours d'une solution : faire baisser le chômage de façon volontariste en créant des activités nouvelles dans le tiers secteur ()
[...] Les entreprises peuvent produire toujours plus avec toujours moins de salariés, et selon Rifkin il n'y a manifestement pas de raison pour que cela change. Face à cet accroissement du chômage, de nombreux économistes et hommes politiques placent leurs espoirs dans une croissance qui, en réduisant les coûts de production, fournirait de nouveaux emplois. L'auteur réfute ces arguments fournis par l'économie classique, notamment par la loi des débouchés de Say selon laquelle toute offre crée à terme sa propre demande. [...]
[...] Dès lors, non seulement les robots ont commencé à remplacer les ouvriers, mais les cadres moyens eux-mêmes se sont trouvés évincés, l'ordinateur étant capable de traiter l'information et de gérer un certain nombre de tâches avec une plus grande rentabilité. Les machines s'attribuent progressivement une place qui était jusqu'alors dévolue à l'esprit humain. L'éviction progressive des cadres intermédiaires, puis moyens, a entraîné une simplification de la hiérarchie et a permis d'augmenter sensiblement la productivité. Le phénomène d'automatisation, la " troisième révolution industrielle est appelé à se poursuivre. En effet, la concurrence internationale est de plus en plus forte, poussant à l'accroissement constant des performances des machines. [...]
[...] Ce que propose Rifkin n'est pas tout à fait la même chose. Dans sa vision en effet, il faut être en mesure d'évaluer la valeur marchande de toute activité du tiers secteur pour définir son utilité. Car, l'association étant un agent privé, parmi beaucoup d'autres, son utilité ne peut être quantifiée simplement par la notion qualitative d'intérêt public. Ce qui aujourd'hui apparaît comme un service bénévole, pas simplement de la part d'un individu mais d'une association, doit-il être défini financièrement ? [...]
[...] L'ouvrage de Rifkin est donc critiquable à plus d'un titre. Les solutions qu'il propose sont peu convaincantes, mais les objectifs de l'auteur sont sûrement atteints : il est admis désormais que le modèle de travail et d'emploi d'antan est révolu et qu'il y a des pistes à explorer du côté de la réduction du temps de travail et du développement du tiers secteur. Le récent plan Emploi Jeunes témoigne de cette prise de conscience, puisque le tiers secteur y est considéré comme un véritable " gisement d'emplois Les expériences de ce type furent trop rares et sont trop récentes pour qu'on les écarte du revers de la main. [...]
[...] Il met cependant en lumière leurs conséquences désastreuses pour les salariés d'aujourd'hui. Par le développement du travail temporaire, du temps partiel et de la sous- traitance, les entreprises allègent les contraintes sociales qui pèsent sur elles et accroissent la flexibilité. Les travailleurs s'en trouvent précarisés. On assiste aux Etats-Unis à une forme de régression sociale, les travailleurs précaires tirant les autres salariés vers le bas. Cela s'est traduit d'abord par la baisse du salaire horaire au cours des années 1980. [...]
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