Les syndicats fondaient leur influence sur l'importance et la concentration de la PCS des ouvriers et la relative sécurité de l'emploi. Or la fin du XXème siècle s'est caractérisée par la remise en cause de ces deux caractéristiques du salariat français (...)
[...] Par ailleurs, la précarité de l'emploi rend l'activité syndicale plus difficile. En référence à l'interprétation de Mancur Olson de la théorie des jeux le passager clandestin est celui qui reconnaît en principe l'utilité d'un comportement pour le groupe auquel il s'identifie, mais qui ne le pratique pas en raison des coûts individuels auxquels il s'expose. Dans le cas de l'activité syndicale, on peut considérer que les militants s'exposent à des risques dans l'entreprise: licenciement, absence de promotion . Certes, si l'action syndicale était suffisamment massive, les bénéfices collectifs l'emporteraient (par hypothèse) sur les coûts individuels. [...]
[...] Quelques tentatives d'organisation des chômeurs ont néanmoins vu le jour (à Marseille, notamment), mais ce sont surtout des associations indépendantes qui s'activent sur ce terrain. En tout état de cause, ces mouvements restent très marginaux, la dispersion et le désarroi des catégories concernées ne favorisant guère leur organisation. Transition: Malgré ces conditions très défavorables, les syndicats demeurent cependant la principale force organisée participant aux actions collectives de salariés. Quels facteurs expliquent cette relative résistance? II) Un déclin probablement réversible Ce contexte très défavorable au syndicalisme n'a pas supprimé sa raison d'are: la prééminence du travail dans la vie sociale. [...]
[...] Dans quelle mesure les mutations du travail peuvent-elles expliquer la crise du syndicalisme ? Introduction En 1975, les trois principales confédérations syndicales (la CGT, la CGT FO et la CFDT) totalisaient des suffrages des salariés aux élections prud'homales; en 2002, ce résultat s'est effondré à Cette perte d'influence des principales organisations syndicales suggère qu'elles ne parviendraient plus à représenter le salariat dans le capitalisme contemporain, où la PCS des ouvriers décline ( des actifs en 1975; en 2000), et où les statuts et les emplois se renouvellent rapidement. [...]
[...] Par ailleurs, les nouvelles catégories salariées que nous avons évoquées plus haut ne sont pas inéluctablement rétives au syndicalisme; au contraire, avec le recul, grandit le sentiment d'une prolétarisation des classes moyennes Techniciens, employés, etc., se considèrent de moins en moins comme des privilégiés dont les intérêts divergeraient de ceux des autres salariés. Les salaires et l'insécurité de l'emploi que connaissent les employés sont équivalents à ceux des ouvriers ; les membres des professions intermédiaires» occupent un statut analogue à celui des ouvriers qualifiés du passé. Les inégalités s'élargissent de nouveau en termes de salaire, d'insécurité de l'emploi ou de logement . Sans doute cela explique-t-il le relatif retour en grâce» du syndicalisme de ces dernières années. [...]
[...] Une conséquence en est une moindre présence militante sur le terrain, une distanciation vis à vis de leur base» bien avant la crise des années 1970. Les effets de la mutation du capitalisme de la fin du XXème siècle ont déstabilisé un mouvement syndical «fonctionnarisé», déjà fragilisé, et de surcroît déjà divisé au cours de l'Histoire (CGT / CGT-FO /CFDT). En quoi consiste ce bouleversement du salariat? En premier lieu, les bastions historiques du syndicalisme, qui entretenaient la tradition d'une identité ouvrière revendicatrice et fournissaient la plupart des militants, sont frappés de plein fouet par le déclin de l'emploi industriel : automobile, sidérurgie, mines . [...]
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