Le droit syndical en France est né par opposition à une interdiction de constitution de corps intermédiaires susceptibles de faire écran entre l'Etat et le citoyen, issue de la Révolution, et traduite par la Loi Le Chapelier en 1791. Ainsi né d'une interdiction transgressée par la nécessité, le syndicalisme en France s'est construit à l'aube du XXe siècle, à la révolution industrielle. Il a abouti à un système de relations sociales original et particulier qui caractérise notre pays, qui s'est avéré particulièrement adapté dans le contexte des Trente Glorieuses. Mais le contexte économique contemporain a bouleversé les relations de travail, provoquant une crise du syndicalisme qui dure depuis plus de trois décennies, remettant en cause ses fondements, y compris ceux de son organisation.
[...] Entre-temps, en 1967, la gestion de la sécurité sociale devient, elle aussi, paritaire. Les organismes chargés de la protection sociale des salariés sont donc gérés à parts égales par un nombre de représentants des employés, et des employeurs, principaux financeurs. A la suite de cette révolte sociale et politique qui est allée jusqu'à la grève générale le 13 mai 1968, en application des accords de Grenelle, concertation tripartite pour sortir de la crise, la loi du 27 décembre 1968 instaure la section syndicale et de délégué syndical d'entreprise. [...]
[...] Les (mêmes) lois Auroux en 1982 instaurent les NAO (négociations annuelles obligatoires), avec des thèmes qui ne cessent de s'élargir : essentiellement, d'abord sur les salaires effectifs, la durée effective et l'organisation du temps de travail (loi nº82-957 du 13 novembre 1982), puis sur la mise en place d'un régime de prévoyance maladie (loi nº99-641 du 27 juillet 1999), d'une épargne salariale (loi nº2001-152 du 19 février 2001), du travail à temps partiel, et d'objectifs en matière d'égalité professionnelle entre hommes et femmes (loi nº2001-397 du 9 mai 2001), sur l'insertion et le maintien dans l'emploi des travailleurs handicapés (loi nº2005-102 du 11 février 2005). Enfin, la loi du 9 mai 2004 relative à la formation professionnelle tout au long de la vie et au dialogue social instaure une obligation de négociation triennale portant sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) ainsi que sur l'emploi des séniors. Face à son nouvel environnement économique, l'organisation syndicale confédérale dévoile toutes ses limites et toutes ses dérives. Elle s'est complètement institutionnalisée. [...]
[...] Mais pourront-t-elles un jour se rejoindre ? Au fond, la surprise devrait moins venir de la faiblesse acquise par le syndicalisme français que du fait qu'il ait pu, un jour, être fort Bibliographie Ouvrages - Jean-Paul JACQUIER l'introuvable dialogue social Presses Universitaires de Rennes, février 2008 ; - Hubert LANDIER le guide des relations sociales dans l'entreprise Eyrolles, mars 2007 ; - Franck BIETRY les partenaires sociaux : quelle stratégie syndicale pour quel dialogue social ? Eyrolles, novembre 2007 ; - Dominique ANDOLFATTO les syndicats en France Les études de la Documentation française, septembre 2007 ; - Jean-Marie PERNOT syndicats : lendemains de crise ? [...]
[...] La plupart vont disparaître. Seuls subsisteront, plus ou moins clandestinement, certains compagnonnages. Mais surtout, quelques décennies plus tard, les ouvriers, dans la grande industrie naissante, seront empêchés de s'organiser en vue d'obtenir une amélioration de leurs conditions d'emploi. Tout effort en ce sens relève du délit de coalition et se traite au pénal. Les leaders ouvriers, les meneurs comme on les appelle, sont hors-la-loi. La situation actuelle doit donc se comprendre ainsi : les syndicats se sont créés dans une atmosphère de rejet. [...]
[...] Durant les Trente Glorieuses, le taux de syndicalisation[17] témoigne de la reconnaissance des salariés aux organisations syndicales, flirtant avec les 20%[18]. Durant cette période, l'organisation taylorienne des entreprises est bien adaptée au marché, inexhaustible, stable, et fermé. Les besoins sociaux et d'accomplissement personnel des salariés sont ignorés, et les syndicats se concentrent sur la satisfaction des besoins matériels liés aux deux premiers niveaux de la pyramide de Maslow[19] : les besoins physiologiques (salaires corrects, conditions de travail ) et le besoin de sécurité (assurances chômage, retraite, santé, sécurité d'emploi II) De la révolution informationnelle aux Trente Piteuses[20] : Chute de l'organisation syndicale confédérale La croissance économique qui a suivi des trois décennies après la Guerre a été stoppée net par les chocs pétroliers dans les années 70, touchant de plein fouet la performance des entreprises par la flambée des matières premières. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture