Le partage du travail est une idée ancienne, mais proposée avec des objectifs multiples. Pour les salariés et les syndicats, elle s'inscrit dans la perspective de l'accroissement du temps libre. Elle est également considérée comme un moyen de lutte contre le chômage. Dès 1913 aux Etats-Unis, et 1936 en France, l'on a proposé de réduire la durée du temps de travail pour diminuer le chômage.
Aujourd'hui, il faut distinguer la réduction du temps de travail moyen et la réorganisation du temps de travail, terme qui regroupe tous les processus d'aménagement du temps de travail destinés à utiliser les équipements plus intensivement ou à proposer des services en continu. La première est proposée par les syndicats, dans une optique de solidarité nationale (le partage du travail). La seconde fait l'objet de négociations entre l'Etat et les entreprises, celles-ci n'acceptant la réduction du temps de travail qu'en échange de l'introduction de plus de souplesse en matière d'organisation du temps de travail.
Le partage du travail est une solution séduisante pour réduire le travail (I), mais sa mise en oeuvre pratique doit moins répondre à une logique d'uniformisation qu'à une réduction du temps de travail au niveau des branches et des entreprises.
[...] Pour les ouvriers par exemple, dont la durée moyenne du travail est de 40h17, l'augmentation du smic rend inévitablement le coût du travail supérieur à leur productivité. - la réorganisation du travail : permet de limiter la dégradation de la productivité consécutive à la diminution du temps de travail. Le développement du travail par équipe, du travail en cycles, de l'annualisation du temps de travail permettent en effet de limiter la baisse de la production et de maintenir la durée effective d'ue moyenne. Ainsi ceci permet d'allonger la durée d'utilisation des machines et, pour les services, des plages horaires. [...]
[...] - Les caractéristiques de cette négociation de branches et d'entreprises rendaient par certains côtés nécessaires l'intervention de l'Etat : en échange de dérogations importantes concernant l'aménagement du temps de travail, les entreprises n'accordaient que de faibles réductions de la durée légale du travail, aisément rattrapable par les gains de productivité. La loi quinquennale relative au travail, à l'emploi et à la formation professionnelle insiste sur la faiblesse des accords signés dans ce domaine. Ils privilégiaient par trop la dimension flexibilité du temps de travail sur la réduction du temps de travail. [...]
[...] D'où nécessité, pour certains, d'augmenter la durée du travail en France pour accroître les parts de marché. - ANI du 31 octobre 1995 touche aujourd'hui 30 branches et 4,5 millions de salariés. - Loi de Robien : 1000 conventions signées salariés concernés. - Enquête INSEE 1995 : des salariés refuseraient la RTT si elle était accompagnée d'une baisse de salaires, les plus réticents étant les moins de 24 ans. Ils l'accepteraient plus volontiers s'ils étaient sûrs qu'elle crée des emplois. [...]
[...] D'où croissance de la production, avec des fluctuations de volume pouvant aller de 1 à 3. - mais annualisation difficilement acceptée par les salariés et les syndicats. - obligation de baisser les salaires en conséquence : RTT=> maintien des salaires (compensation totale : 35 payées 39) augmentation des coûts de production, alors que production diminue rattrapage par les gains de productivité effet nul sur l'emploi. Estimation de Gilbert Cette et de Dominique Taddéi, dans Réduire le temps de travail : la RTT associée à une baisse de salaire permettrait de créer durablement en 5 ans 1,2 millions d'emplois. [...]
[...] Passage au 39 heures, soit une réduction du temps de travail d'une heure. Estimation de l'INSEE sur les conséquences de la réduction de 40 à 39 heures : création de emplois par an. Le relatif échec de cette réduction, du à un rattrapage des entreprises par les gains de productivité et à l'absence d'aménagement parallèle du temps de travail, a amenuisé la légitimité de la réduction du temps de travail Or plusieurs raisons rendaient légitimes l'abaissement de la durée du travail en France : - la diffusion du progrès technologique, et le développement de fonctions de production à fort coefficient d'intensité capitalistique diminuent les besoins en main d'oeuvre - la durée moyenne du travail en France est à un niveau légèrement supérieur à la moyenne européenne : en 1993 : 43,4 h en GB, 39,8h en France au Luxembourg h en Belgique h en Italie h en Espagne h en Allemagne heures aux Pays-Bas heures au Danemark, et h en moyenne des 12. [...]
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