syndicats, RSE responsabilité sociétale des entreprises, Jean-Pascal Gond, Jacques Igalens, mouvements sociaux, enjeu pour les entreprises, FO force ouvrière, CGT confédération générale du travail, prolétariat ouvrier, CFTC confédération française de travailleurs chrétiens, CFDT confédération française démocratique du travail
Dans La Responsabilité sociale de l'entreprise, Jean-Pascal Gond et Jacques Igalens, pose la question "Les mouvements sociaux peuvent-ils se réapproprier la RSE ?". Phénomène complexe, décrit par Emmanuelle Mazuyer dans Regards croisés sur le phénomène de la RSE comme un phénomène social, la RSE - Responsabilité Sociale de l'Entreprise qui, depuis la fin du XXe est devenue un véritable enjeu pour les entreprises - est l'un des enjeux des syndicats.
Définissons tout d'abord les termes de notre sujet. La RSE est définie comme "la responsabilité d'une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l'environnement se traduisant par un comportement éthique et transparent". (Norme ISO 26 000.) Il s'agit donc de prendre en compte les trois piliers du développement durable en les articulant avec les attentes des parties prenantes. La RSE a aujourd'hui dépassé l'effet de mode, l'hypocrisie comme l'avait décrit Milton Friedman en 1970 dans le New York Times.
[...] Quelle perspective donc, pour ce couple syndicats-RSE ? Comment la RSE peut-elle être d'une part intégrée par des acteurs encore défavorables à celle-ci et d'autre part être un levier stratégique pour les autres ? Il s'agit pour les syndicats de se saisir du concept de RSE, d'en définir les contours qu'ils perçoivent comme justes et en particulier favorables aux salariés. C'est dans cette optique que les syndicats ont défini dans quel cadre la RSE était pour eux « syndicalement acceptable ». Cela se traduit notamment par une large critique de l'usage de la RSE en tant qu'outil marketing, la promotion du dialogue social et la dénonciation du rejet des risques sur le salarié. [...]
[...] En nous appuyant sur l'exposé de vendredi, expliquons quels sont les défis et opportunités en matière de RSE pour les syndicats. Tout d'abord, l'approche volontariste de la RSE est un défi pour les syndicats. Il s'agit en effet de défendre l'adoption de lois et de normes pour rendre les entreprises socialement responsables. Mais cette approche volontariste permet également aux syndicats de promouvoir cette adoption de normes et le respect du rôle des syndicats. Secondement, à travers l'idée de partie prenante, les syndicats sont en mesure de défendre la légitimité des parties prenantes et en particulier, celle des salariés. [...]
[...] Quelle perspective pour les syndicats en matière de RSE ? À première vue, syndicats et RSE semblent défendre les mêmes intérêts. Puisque les syndicats ont pour volonté de défendre les intérêts des salariés, ils semblent donc qu'ils soient à la fois des parties prenantes, mais qu'ils puissent être aussi des acteurs en matière de RSE. Cependant, lorsque Freeman au début des années 1980 cartographie les parties prenantes, ils ne mentionnent pas les syndicats. Depuis, le baromètre de la fonction développement durable dans les entreprises du SBF 120 de janvier 2010 souligne que « les syndicats ne sont cités comme parties prenantes par les entreprises que dans des cas ». [...]
[...] Il s'agit donc de restaurer ce dialogue social en instaurant peut-être une proximité avec les entreprises et avec les salariés, à travers une rénovation du dialogue et peut-être un renouveau dans les discours pour paraître plus en accord avec le langage d'aujourd'hui. Conclusion L'histoire de la RSE reste à écrire, nous ne sommes aujourd'hui qu'au début de son histoire. Reste à savoir si les syndicats relèveront le défi de la RSE en l'utilisant comme leviers d'action, mais aussi en impulsant cette dernière. Il sera nécessaire pour les syndicats de considérer la RSE comme l'un des enjeux des années à venir et de, à travers une considération de cette dernière, pouvoir la redéfinir suivant les contours qu'ils considèrent comme acceptables. [...]
[...] Sur le site de la CGT, nous pouvons lire « La Responsabilité sociale des entreprises (RSE) est un terrain d'intervention pour les organisations syndicales. Elle s'est développée dans les pays anglo-saxons dans un contexte où les pratiques volontaires des entreprises s'exerçaient dans une situation historique de faiblesse du droit social. Les pouvoirs publics européens se sont cantonnés dans une vision d'autorégulation qui découle de ce contexte. Pour autant, on ne peut réduire la RSE à une manipulation, car elle s'inscrit aussi dans une montée des risques qui font débat dans la société. » Si nous pouvons ainsi voir que la CGT prend en compte les pratiques en matière de RSE, elle a cependant un positionnement plus complexe, plus réformiste et plus revendicatif que celui de la CFDT. [...]
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