Article 1 : « Piété, propreté et ponctualité font la force d'une bonne affaire. » Article 2 : « La soif de tabac et d'alcool est une faiblesse humaine. Comme telle, elle est interdite à tous les membres du personnel. » Article 3 : « Les employés ne laisserons pas aller aux fantaisies des couleurs vives ; elles ne porterons que des bas raccommodés. » Cet extrait du règlement intérieur d'une bonneterie de Chaumont témoigne d'une époque révolue.
La loi du 4 août 1982 a mis à ce que G. Lyon-Caen n'hésitait pas à qualifier de véritable « anomalie juridique » Elle n'a pas pour autant supprimer le pouvoir normatif du chef d'entreprise mais l'a aménagé. En effet, elle a reconnu à l'employeur le pouvoir d'élaborer unilatéralement des règles générales s'imposant aux salariés de l'entreprise, et en particulier, le règlement intérieur, elle a encadré ce pouvoir tant en matière de contenu que de contrôle de celui-ci.
Ainsi, s'il est du pouvoir de l'employeur d'élaborer le règlement intérieur, son contenu est toutefois étroitement délimité par la loi. Bien que soumis à un contrôle administratif, le règlement intérieur, norme patronale n'en demeure pas moins un acte juridique de droit privé.
[...] Le règlement intérieur est donc bien une norme unilatérale édictée par l'employeur et s'imposant aux salariés de son établissement. Notons enfin que le règlement intérieur est opposable à l'employeur en ce qui concerne notamment en matière de non respect de l'échelle des sanctions (Cour de cassation, chambre sociale décembre 1997, Séguéla APEI). B. Le contenu de règlement intérieur est cependant étroitement délimité Le contenu du règlement intérieur est limitativement énuméré dans l'article L 122-34 du Code du travail. Ainsi, l'employeur doit préciser dans le règlement intérieur les mesures d'application en matière d'hygiène et de sécurité dans l'entreprise ou l'établissement, les conditions dans lesquelles les salariés peuvent être appelés à participer, à la demande de l'employeur, au rétablissement des conditions de travail protectrices de la santé et de la sécurité des salariés ainsi que les règles générales et permanentes relatives à la discipline, et notamment l'échelle et la nature des sanctions que peut prendre l'employeur. [...]
[...] Un arrêt du Conseil d'Etat en date du 4 mai 1988 a posé le principe selon lequel un employeur ne peut interdire à ses salariés de fumer que pour des raisons d'hygiène est de sécurité. En effet, l'interdiction doit être justifiée par la nature de l'activité à accomplir et proportionnée au but recherché. Le Conseil d'Etat, dans un arrêt du 25 janvier 1989, a estimé qu'une clause interdisant les discussions politiques et religieuses et toute conversation extérieur au service excède l'étendue des sujétions que l'employeur peut édicter en vue d'assurer le bon ordre et la discipline dans son entreprise, eu égard à l'étendue de l'atteinte qu'elle portait au droit de la personne. [...]
[...] Le règlement intérieur est une norme unilatérale de la compétence de l'employeur L'article L. 122-33 du Code du travail dispose que l'établissement d'un règlement intérieur est obligatoire dans tous les organismes de droit privé, quels que soit leur forme et leur objet, où sont employés habituellement plus de 20 salariés. La loi du 4 août 1982 oblige donc l'employeur a assumé son pouvoir normatif et précise aussi les conditions d'élaboration de la norme patronale. Il faut remarquer que l'article L 122-39 dispose que toute note de service ou tout document prescrivant des mesures générales et permanentes d'hygiène et de sécurité doit obéir à la même procédure d'élaboration que le règlement intérieur. [...]
[...] 122-37, l'inspecteur du travail peut à tout moment exiger le retrait ou la modification des dispositions contraires aux articles L. 122-34 et L. 122-35. L'inspecteur du travail doit tout d'abord vérifier que le règlement intérieur existe dans les établissements satisfaisant aux conditions posées par l'article L.122-33 et qu'il contient bien les clauses rendues obligatoires par l'article L. 122-34. Il doit ensuite examiner la conformité du règlement intérieur aux lois et règlement en vigueur ainsi qu'aux conventions et accords collectifs du travail. [...]
[...] D'autre part, le contentieux formé, par exemple, à l'initiative d'une organisation syndicale, peut porter directement sur l'annulation d'une clause du règlement intérieur. Ce litige collectif relève alors du Tribunal de Grande Instance. [...]
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