L'intégration sociale des personnes handicapées passe indiscutablement par leur intégration professionnelle que l'ensemble des pays de la communauté internationale se doit d'assurer au nom de l'égalité des chances sur le marché du travail prônée par les instances communautaires et internationales. En effet, le travail, qu'il s'agisse d'une activité professionnelle ou d'une activité entrepreneuriale, occupe une place cardinale dans la société moderne et fait partie intégrante de la dynamique identitaire des individus.
Avant de s'immerger dans le vaste sujet de l'intégration professionnelle, il est utile d'expliciter le terme « handicap ». Ce dernier apparaît généralement comme une notion générique en ce qu'il recouvre une multiplicité de limitations fonctionnelles et des populations très hétérogènes. En effet, selon les sociétés, le handicap est plus ou moins stigmatisé, plus ou moins intégré ou encore plus ou moins caché. Les personnes handicapées constituent un groupe très disparate et il est nécessaire que la politique en matière de handicap tienne compte de cette diversité.
Une analyse empirique relative à l'intégration des handicapés d'âge actif dans l'économie et le marché du travail s'avère donc incontournable pour cerner toutes les subtilités auxquelles les divers pays doivent faire face. Par personnes handicapées, on entend généralement les personnes qui présentent des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables dont l'interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l'égalité avec les autres.
En outre, selon la convention OIT n°159 sur la réadaptation professionnelle et l'emploi des personnes handicapées de 1983, l'expression « personne handicapée » désigne « toute personne dont les perspectives de trouver et de conserver un emploi convenable ainsi que de progresser professionnellement sont sensiblement réduites à la suite d'un handicap physique ou mental dûment reconnu ».
On estime à 37 millions le nombre de personnes porteuses de handicap en Europe, soit 10 % de la population1 et on constate que, dans de nombreux domaines, il existe des retards considérables dans la majorité des Etats en ce qui concerne l'insertion, la non-discrimination et la participation des personnes handicapées au marché du travail. Selon une enquête effectuée auprès de 16 000 personnes de l'Union Européenne, un consensus ressort dans le sens où 97 % des Européens pensent qu'il faut faire « quelque chose » pour garantir une meilleure intégration des personnes handicapées dans la société2 et donc en l'occurrence dans la sphère professionnelle.
[...] En organisant sa propre activité, on évite le périlleux passage de l'embauche et l'hostilité de certains employeurs. L'entrée des personnes déficientes dans le monde de l'entreprise doit donc s'envisager par d'autres moyens afin de donner la possibilité à chacun de s'épanouir dans un milieu professionnel ordinaire. Dans cet objectif, il convient sans doute de démystifier le handicap dans l'entreprise en y insufflant un peu plus de tolérance. A cet effet l'initiative de la compagnie internationale Air France, dans le cadre de son projet handicap et ressources humaines mis en place en 2007-2008 est ici à saluer. [...]
[...] Cette sanction permettant certes de financer des actions d'insertion en faveur des handicapés illustre un malaise manifeste dans le monde du travail. En effet contribuer financièrement à l'intégration des personnes déficiences paraît bien dénué de tout intérêt lorsque peu d'entreprises acceptent la présence du handicap dans leur structure. Malheureusement l'indifférence et la course vers le profit prennent souvent le pas sur les idéaux moraux et les valeurs humaines. Ainsi en 2004 seulement 20% des entreprises du CAC 40 se sont pliées au respect des quotas en faveur des personnes déficientes. [...]
[...] Néanmoins, l'employeur n'a pas à réduire ses exigences vis-à-vis du salarié ni à modifier les caractéristiques d'un poste. En règle générale, l'adaptation a lieu à l'initiative du handicapé, qui fait connaître sa situation à l'employeur. L'accessibilité fait partie des règles générales de construction au même titre que la sécurité. Cette approche permet d'aménager le poste de travail afin de répondre aux exigences fonctionnelles de tous les usagers dits à mobilité réduite. Cette accessibilité détermine notamment les volumes à prévoir pour la conception architecturale des bâtiments et les adaptations à réaliser pour l'usage des équipements. [...]
[...] Ainsi, il en ressort que les personnes handicapées sont confrontées à un chômage massif comme en témoigne leur taux de chômage avoisinant les 80% dans certains pays[8] alors qu'on estime à 386 millions le nombre de personnes handicapées en âge de travailler[9]. Ce faible chiffre s'explique d'une part, par les discriminations dont les personnes handicapées sont victimes et d'autre part, par les difficultés d'accès à la formation qu'elles rencontrent. Il faut également signaler que les taux de chômage sont variables en fonction du handicap concerné. Ainsi, le chômage affecte particulièrement ceux qui souffrent de maladie mentale. [...]
[...] Le travail apparaît donc comme une passerelle vers l'insertion sociale alors comment dénier aux personnes handicapées le droit le plus simple d'avoir un emploi et un emploi qui plus est décent ? On s'aperçoit rapidement que maintes embûches se dressent sur le chemin de l'insertion professionnelle comme les préjugés quant à leur productivité amoindrie, les lacunes législatives ou encore leurs difficultés d'accès à l'environnement du travail. D'ailleurs la question de l'accès aux lieux de travail semble cristalliser les préoccupations de beaucoup d'Européens. [...]
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