Les sondages réalisés auprès des salariés mettent en lumière le paradoxe sur lequel repose le syndicalisme français aujourd'hui : la plupart ont une vision positive des syndicats, mais très peu y adhèrent.
Cette contradiction met en lumière le problème de la « délégitimation » croissante des syndicats et donc de leur représentativité, puisque celle-ci s'entend de leur capacité à s'exprimer valablement au nom de la population. Ce malaise serait notamment dû à la désuétude des critères de représentativité issus de la loi du 11 février 1950 et de la liste des syndicats bénéficiant d'une présomption irréfragable de représentativité (CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC et FO). Figée depuis l'arrêté du 31 mars 1966, celle-ci ne tient pas compte de l'évolution de la société et du paysage syndical, notamment élargi par la création de l'UNSA, de la FSU et de l'Union syndicale Solidaire.
Ce constat a poussé les partenaires sociaux à engager des négociations sur cette question. C'est dans ce contexte qu'est intervenue la « position commune » arrêtée entre la CGT, la CFDT et les deux organisations patronales MEDEF et CGPME le 9 avril dernier. Reprise le 20 août par la loi portant rénovation de la démocratie sociale, elle bouscule un ordre ancien en réactualisant les critères et mettant fin à la présomption irréfragable de représentativité.
Cette nouvelle législation laisse présager une transformation du paysage syndical français. Mais quel en sera l'impact réel sur celui-ci ?
[...] Ce n'est pas la même chose chez Alliance. Alliance a des positions qui divergent selon le gouvernement en place. Par exemple, en 1998, M. Chevènement annonce la fermeture de gendarmeries. UNSA se mobilise et Alliance la rejoint. Par contre, lorsque la même chose se produit en 2002 avec Nicolas Sarkozy, on s'est retrouvés seuls. Alliance ne bouge pas quand la droite est au pouvoir. C'est notre principale différence, l'UNSA-Police n'est pas là pour être un relais politique. [...]
[...] Il est certain que l'UNSA-Police est en train d'affaiblir le syndicalisme policier de par ses prises de position à propos de la fusion et par son refus récent de signer un protocole servant les fonctionnaires de police amenant un complément de rémunération non négligeable aux policiers. Ce comportement est inquiétant. A mon avis, je ne serai pas étonné de voir l'UNSA-Police rejoindre FO, tout cela n'a pour but que de repyramider le paysage syndical policier. Le temps me donnera surement rapidement raison. [...]
[...] Les modalités de ce recensement et de leur consolidation doivent garantir la fiabilité des résultats et leur plus totale transparence. Les outils et les procédures de recensement seront définis par un groupe de travail composé de représentants des organisations syndicales et patronales représentatives au niveau national interprofessionnel et de représentants des pouvoirs publics. 2-2 La prise en compte de l'audience parmi les différents critères de représentativité implique la fixation d'un seuil en deçà duquel la représentativité d'une organisation syndicale ne peut être établie, que ce soit au niveau de l'entreprise, de la branche ou au niveau national interprofessionnel. [...]
[...] S'engager syndicalement c'est se démarquer et risquer d'être dans la première charrette au moment des licenciements économiques, puis de ne pas retrouver du travail après parce qu'on est fichés Ne trouvez-vous pas surprenant que les organisations patronales aient contribué à l'élaboration des critères de représentation des salariés ? Si, j'avoue avoir été un peu étonné. Je pense que les pouvoirs publics ont poussé à cette configuration pour qu'il y ait moins de contestations des accords signés. Cette réforme pousse au regroupement syndical, voire à la bipolarisation. [...]
[...] La plupart considèrent que les élections professionnelles ne sont pas représentatives de tous les salariés, notamment de ceux des petites et moyennes entreprises, soit parce qu'elles comptent moins de 10 salariés, soit parce qu'aucun syndicat n'y est implanté. La CFTC aurait ainsi préféré une élection spécifique au niveau national, FO les élections désignant les représentants des salariés à la Sécurité sociale et l'UNSA, le maintien d'une représentativité descendante décidée à partir des élections des prud'hommes. Finalement, comme l'a commenté Le Monde, la position commune consolide les forts et met les faibles à l'épreuve Si elle n'élimine aucun syndicat dans l'immédiat, elle serait à terme le moyen de parvenir à un bipartisme syndical L'UNSA et la CFE-CGC l'ont vite compris. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture