Selon une idée reçue, les travailleurs âgés s'adapteraient mal au changement technologique et organisationnel, handicap qui serait renforcé par un déficit de formation.
« Aujourd'hui, le patron cherche à aller au plus facile et au moins cher. La tendance, c'est plutôt de prendre deux jeunes pour un vieux... » déclarait Michel Cordier, représentant local de la CGPME à Marseille, à un célèbre quotidien français .
Ce changement dans les technologies et dans l'organisation de l'entreprise constitue-t-il un obstacle au maintien dans l'emploi des travailleurs de plus de 50 ans ?
Une telle affirmation devrait être nuancée mais si tel était le cas, cet état de fait mériterait des réponses.
[...] En effet, selon les données statistiques avancées, il n'y a pas de décrochage notable avant 60 ans (le taux d'accès à la formation y est comparable à celui des travailleurs de moins de 30 ans) ; d'autant que certaines entreprises tiennent à conserver leurs anciens afin que ceux- ci transmettent aux plus jeunes ce qu'ils ont acquis sur le tas Dans ce dernier cas, le débat est inversé : à la question faut-il former les seniors on répond les seniors sont un moyen de formation des plus jeunes Dès lors, il est possible de soutenir, avec autant de poids, tant les inconvénients que les bienfaits de l'ancienneté au niveau de l'entreprise. Toutefois, il est certain que le changement technologique et organisationnel nécessite un recours accru à la formation et l'âge du travailleur influe nécessairement sur la rentabilité de cette formation (et non sur le besoin de cette formation). En effet, l'horizon d'amortissement de la formation est plus court en fin de carrière et son coût peut être accru par l'obsolescence de la formation initiale. [...]
[...] Des appréciations divergentes sur la valeur des seniors La dévalorisation de l'expérience dont souffriraient les anciens, et donc leur besoin accru de formation, est cependant à nuancer : si les jeunes apparaissent effectivement plus agressifs (commercialement par exemple), il peut aussi leur être reproché de manquer de recul et d'adaptation aux besoins précis des clients. De plus, d'autres compétences, qui intègrent une dimension relationnelle importante, restent directement liées à l'acquisition d'expérience (c'est notamment le cas de la capacité à encadrer). Par ailleurs, il est souvent avancé que l'accès à la formation des seniors est diminué proportionnellement à l'avancée de leur âge ; l'idée sous- jacente est encore une fois la faible capacité d'adaptation des seniors au changement par la formation (faible capacité qui serait la cause de leur mauvais taux d'emploi). [...]
[...] Finalement, les effets de l'âge sur la formation sont ambigus : moyen de maintenir ancien dans l'entreprise dans un cas et facteur d'exclusion dans un autre. C'est à cette dernière hypothèse que des réponses doivent être apportées non seulement par le droit mais également par la société tout entière. La formation professionnelle : réponse au changement technologique et organisationnel La marginalisation des salariés âgés est un choix qui a été fait et qui peut donc être défait ; nous n'en sommes qu'au commencement et dans quelques années, la démographie simplifiera les choses. [...]
[...] Rappelons d'ailleurs que, au terme de l'article L. 900-1 du code du travail, la formation professionnelle permanente constitue une obligation nationale et, de fait, un instrument du droit à la qualification professionnelle affirmée par le même code (L. 900-3). Cette affirmation d'un droit à la formation pour tous laisse pourtant subsister une inégalité de fait dans l'usage lorsque le salarié avance en âge : la question est alors de savoir si des mesures spéciales de compensation ont été envisagées par le législateur français ou les partenaires sociaux. [...]
[...] La formation des seniors : remède à leur éviction du marché de l'emploi? Selon une idée reçue, les travailleurs âgés s'adapteraient mal au changement technologique et organisationnel, handicap qui serait renforcé par un déficit de formation. Aujourd'hui, le patron cherche à aller au plus facile et au moins cher. La tendance, c'est plutôt de prendre deux jeunes pour un vieux . déclarait Michel Cordier, représentant local de la CGPME à Marseille, à un célèbre quotidien français[1]. [...]
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