Gérard Lyon-Caen, professeur à l'université de Paris1 énonce que le droit du travail « fait corps avec l'histoire, il n'aura pas demain la même utilité qu'hier ou qu'aujourd'hui ».
Il s'agit ici du droit dans son sens objectif, il s'agit de l'ensemble des règles régissant la vie en société et sanctionnées par la puissance publique. Ce droit est sujet à une distinction qui est celle du droit privé/droit public, et il découle du droit privé le droit civil qui constitue « le droit commun par rapport aux règles correspondant à des milieux spéciaux et qui se sont constitués en disciplines propres » tel le droit social qui a crée la branche du droit du travail. On peut alors se demander si le droit du travail va réussir à acquérir une véritable autonomie par rapport au droit civil ? Le droit du travail est donc un droit né du code civil, né de l'évolution sociale et qui a longtemps été considéré comme le droit qui protége le salarié. En fait, le droit du travail pose les règles officielles fixant les rapports entre l'employeur et le salarié.
[...] On peut également constater l'importance du droit européen et international en matière sociale. Vers un affaiblissement des protections sociales Dans les années 80, le développement du chômage de masse augmente le déséquilibre des forces sur le marché du travail. Par conséquent, les protections légales du droit du travail vont s'effriter et les alternances Gauche/Droite ne vont rien changer à cela. Le droit du travail va être perçu comme un droit beaucoup trop rigide, fait uniquement de contraintes. Il s'agirait donc d'un frein pour l'emploi. [...]
[...] Il ne s'agit pas ici de faire une comparaison entre ce qu'était le droit du travail hier, ce qu'il est aujourd'hui et ce qu'il sera demain, mais plutôt de comprendre quels sont les buts de ce droit, ces aboutissements, et d'envisager ce qu'il adviendra dans le futur. Le droit du travail sera-t-il tirer les leçons du passé ? Pour répondre à ces interrogations, il parait plus intéressant de ce consacrer au cas de la France en particulier car c'est ce droit du travail français qui régit notre quotidien. [...]
[...] Une loi du 25 mai 1864 supprime le délit de coalition, une loi du 21 mars 1884 reconnaît la liberté syndicale, une loi du 9avril 1898 apporte réparation des accidents du travail, et une autre loi du 13 juillet 1906 impose le repos hebdomadaire le dimanche. En 1906 est également crée le ministère du travail. A cela s'ajoute une loi du 23 avril 1919 qui instaure la journée de huit heures et les accords Matignon du 7 juin 1936 qui bouleversent le droit du travail : semaine de quarante heures, congés payés, délégués du personnel, etc. Le préambule de la Constitution de 1946 reconnaît des droits sociaux à valeur constitutionnel tel le droit de grève et le droit syndical. [...]
[...] Existe aussi au niveau européen la Charte Sociale Européenne ratifiée par la France en 1972 et qui prévoit le droit au travail, à la sécurité, le droit de grève, le droit syndical, ainsi que tout le droit social communautaire tel le traité de Rome signé en 1957. Il s'agit d'un traité fondateur qui intéresse le droit du travail. Il pose pare exemple le principe d'égalités des rémunérations entre hommes et femmes. Le droit Français a beaucoup évolué à cause du droit européen. Le principe est celui de la primauté du droit communautaire. On peut citer pour exemple un arrêt de la Cour de Justice des Communautés européennes du 25 juillet 1991 où la CJCE considère que la législation française (concernant le travail de nuit) est discriminatoire. [...]
[...] Et par deux ordonnances de 1982 également, on va abaisser l'age de la retraite à soixante ans, réduire la durée de travail à 39heures et octroyer une cinquième semaine de congés payés. Il y a donc eu une véritable évolution positive des mesures sociales. Le code du travail est donc profondément modifié, bouleversé, mais tout ceci a été fait dans un but de protection du salarié. Les finalités du droit du travail Le droit du travail est un droit de protection et de progrès social. Le but est celui de la protection du salarié qui correspond à environ 70% de la population active occupée selon l'INSEE. [...]
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